Les députés Insoumis à la bagarre (IO.fr-22/02/23)

Quelques interventions de députés LFI-Nupes, le vendredi 17 février, jour de clôture des débats à l’Assemblée nationale, sur le projet de loi Macron-Borne (extraits).

Paul Vannier, député du Val-d’Oise : « Vous avez écarté nos propositions et dévié le débat en réclamant l’examen de l’article 7. […] Comme toujours, vous proposez d’épargner les plus riches et de préserver les grandes entreprises. Les cadeaux fiscaux que vous leur avez faits depuis 2017 s’apparentent à une pluie de milliards – 60 milliards d’exonérations, plusieurs dizaines de milliards de baisses d’impôts.

Mais, comme toujours, votre violence s’exerce sur ceux qui travaillent. Deux années : voilà ce que vous volez à tous les Français !

Cessez votre hypocrisie qui a commencé avec le 47-1 et se poursuit avec votre mantra « article 7 ». Si vous régliez la question des recettes, nous n’aurions pas besoin de l’examiner ! »

Catherine Couturier, députée de la Creuse :  « Vous n’avez toujours pas compris que la population ne veut pas de votre réforme. Cela fait plusieurs jours que vous parlez de la valeur travail, mais votre objectif, c’est de chercher à démobiliser les Français car vous avez peur que le pays ne soit bloqué. Eh bien non ! les Français seront dans la rue le 7 mars, le 8 mars et le 9 mars s’il le faut, pour vous obliger à retirer cette réforme ! »

Mathilde Hignet, députée d’Ille-et-Vilaine :   « Alexandra, agent d’entretien («  Oh non ! »  sur plusieurs bancs des groupes RE et LR) : […] “On se baisse, on frotte ; nous sommes à quatre pattes pour rendre les lieux propres ; nous ne pouvons pas arrêter à 64 ans, c’est impossible, nous n’arriverons pas à cet âge.”  […] Anne-Marie, 59 ans, hôtesse d’accueil : “J’ai eu des enfants et j’ai arrêté de travailler pour eux ; j’ai repris plusieurs activités pour manger et offrir des études à mes enfants. Aujourd’hui, je dois travailler pour ma retraite jusqu’à 67 ans. Pitié, pas ça, je vais mourir au boulot !”  Face à ces témoignages, nous proposons, pour plus de justice, d’instaurer une cotisation exceptionnelle sur les superprofits au bénéfice du système de retraite, au lieu de reporter l’âge de départ à la retraite »

Farida Amrani, députée de l’Essonne :   « Nous voudrions que vous écoutiez les millions de Françaises et de Français qui vous demandent de retirer votre réforme. […] Je vous propose une solution de financement, consistant à taxer les superprofits. Je comprends que ce soit difficile pour certains, surtout lorsqu’on détient  1,5 million d’actions chez L’Oréal – c’est peut-être parce qu’on le vaut bien ! »

Elise Leboucher, députée de la Sarthe :  « Depuis cinquante ans, on observe une baisse tendancielle de la part des richesses produites revenant aux salariés et, parallèlement, des dividendes atteignant chaque année des niveaux records – encore 80 milliards l’an passé pour les entreprises du Cac 40 et plus de 250 milliards toutes entreprises françaises confondues. TotalEnergies réalise 20 milliards de bénéfices et ne paie pas d’impôts en France ; BNP Paribas réalise 10 milliards de bénéfices et licencie plus de 900 personnes. L’asphyxie fiscale n’est pas pour tout le monde. […] Plus les dividendes sont importants et plus vous vous servez dans les poches des citoyens ! »

 Elisa Martin, députée de l’Isère :  « Les bénéfices de TotalEnergies ont augmenté de 90 % par rapport à 2021. Pourquoi ? Pour l’essentiel parce qu’il y a eu la guerre en Ukraine. On peut donc aisément parler de ce groupe comme d’un profiteur de guerre. Dans le même temps, il a payé très peu d’impôts sur les sociétés, alors que la facture de gaz des Français augmentait de 41 % et leur facture de carburant de 21 %. C’est toujours la même chose : la rente pour les uns, le rien du tout pour les autres. »

Jérôme Legavre, député de Seine-Saint-Denis : « Je ne sais pas si vous avez vu le sondage publié par BFMTV il y a quarante-huit heures.

On y apprend que près de six Français sur dix sont favorables au blocage du pays. Chers collègues, je comprends parfaitement que nous ne soyons pas d’accord sur tout. Mais nous sommes ici à l’Assemblée, dans l’hémicycle. Dans le pays, il en va tout à fait autrement.

Je pense vraiment que vous devriez être raisonnables et prendre en considération ce qui s’exprime depuis maintenant des semaines : l’aspiration majoritaire au retrait de votre réforme. »

source: https://infos-ouvrieres.fr/2023/02/22/les-deputes-insoumis-a-la-bagarre/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *