La collecte des déchets a repris ce mercredi 5 octobre 2022, à midi, dans l’agglomération de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Les agents ont obtenu des hausses de salaire après une grève et des blocages pour défendre leur pouvoir d’achat. Décryptage.
À quelques semaines des élections professionnelles, c’est un joli coup pour la CGT, à Saint-Brieuc Armor agglomération. Après trois jours de grève et une collecte des poubelles à l’arrêt, le syndicat a obtenu des hausses de salaires non négligeables. En assemblée générale, ce mercredi midi, les grévistes ont voté à l’unanimité la reprise du travail.
Deux jours et demi sans collecte des déchets
« On tient à souligner la qualité du dialogue social avec le vice-président, Vincent Alleno, déclare Jean-Stéphane Le Fèvre, le délégué CGT. Quand c’est bien, il faut le dire ! »
Le maire de Plaintel s’est présenté tous les matins, dès potron-minet, pour discuter sur le piquet de grève, au centre technique des déchets. Les cégétistes y bloquaient la sortie des camions qui servent pour les tournées de collecte. Il était temps que la grève s’arrête : les poubelles commençaient à empuantir certaines rues de Saint-Brieuc.
Jusqu’à 100 € par mois pour les agents
Ce mercredi matin, l’exécutif de l’Agglo a proposé plusieurs mesures en faveur du pouvoir d’achat de ses quelque 830 agents : 100 € de plus par mois pour les agents de catégorie C (techniques), 75 € pour la catégorie B, 50 € pour la catégorie A (cadres) ; une prime de fin d’année (équivalent d’un 13e mois) étendue aux catégories A et B ; une prime de 300 € pour les agents de droit privé dont le salaire est inférieur à 1 800 € ; la mise en place de primes « panier-repas » et de tickets restaurant ; la participation à la mutuelle et à la prévoyance, ou encore un plan de titularisation. C’est Noël avant l’heure !
Une aide au pouvoir d’achat « soutenable pour l’Agglo »
L’Agglo a-t-elle cédé face à la grève et au blocage organisé par la CGT ? Ronan Kerdraon, le président, balaye ce point de vue d’un revers de main : « Il ne s’agit pas de céder aux grévistes : il y a eu des échanges très constructifs et il y en a d’ailleurs tout au long de l’année. Nous avons anticipé les choses. Sur cette grève, le vice-président, Vincent Alleno, a joué pleinement son rôle. Je rappelle que la CGT réclamait 300 € de salaire en plus. On n’est pas des marchands de tapis. On fait ce qui est soutenable pour les finances de l’Agglomération. »
Dès lundi, Vincent Alleno s’était montré particulièrement attentif aux revendications qui portaient sur le pouvoir d’achat en lien avec l’inflation.
« Beaucoup d’invisibles soutenaient le mouvement »
Si la CGT n’a pas obtenu les 300 €, les mesures proposées ont tout de même été applaudies, lors de l’assemblée générale des grévistes, ce mercredi matin. La CFDT, également présente dans les instances de l’Agglo, n’avait pas souhaité suivre la CGT sur la grève. « On a voulu nous mettre en défaut en nous disant qu’on n’était pas représentatifs et qu’on emmerdait les non-grévistes, commente Jean-Stéphane Le Fèvre. C’est faux ! Il y avait beaucoup d’invisibles qui soutenaient le mouvement, mais qui n’étaient pas en mesure de faire grève. »
Une sortie de grève négociée
Deux jours et demi de grève et de blocage auront finalement suffi à mettre la pression. La CGT a également négocié la sortie de grève avec des journées transformées en congés (pour ne pas être sanctionnés financièrement), mais l’obligation de mettre les bouchées doubles pour ramasser les poubelles dans les rues. Ce mouvement et les avancées obtenues ragaillardissent le syndicat.
Auteur : Thibaud GRASLAND