Il n’y aura pas de reprise de la natation scolaire, ce lundi 17 mars 2025 à Quimper (Finistère). L’Éducation nationale en a décidé ainsi, suivie par le réseau d’enseignement catholique. Les écoliers, privés de séances depuis décembre, le seront encore jusqu’à fin mai. L’institution juge que la grève perlée des maîtres nageurs rend les conditions d’accueil trop incertaines.
Par Nelly CLOAREC.
La troisième période de natation scolaire devait s’ouvrir lundi 17 mars 2025 à la piscine Aquarive de Quimper (Finistère). Cela ne sera pas le cas. Aucun élève ne s’y rendra, qu’il soit scolarisé dans le réseau public ou dans le réseau d’enseignement catholique. Il s’agit en fait de la prolongation de la décision prise par l’Éducation nationale en décembre, juste avant le début du deuxième trimestre de natation scolaire.
« Une génération lésée »
L’institution avait dit « stop », jugeant que la grève perlée, menée depuis plus de deux ans et demi par les maîtres nageurs sauveteurs des bassins de Quimper Bretagne occidentale (QBO), rendait les conditions d’accueil trop incertaines. Certaines séances ont par exemple été annulées à la dernière minute alors que les élèves se trouvaient au bord du bassin.
Au sein de l’enseignement catholique, « la décision de prolonger la décision a été prise d’un commun accord la semaine dernière », témoigne Pierre Philippe, directeur de l’école Saint-Raphaël-Saint-Charles. Il déplore « qu’une génération d’élèves aura été lourdement lésée depuis le début du conflit ». Il dit en revanche n’avoir reçu aucun reproche de la part des familles qui « comprennent ».
« Grévistes en attente de réponse »
Dans un communiqué adressé à la presse jeudi 13 mars, la CFTC et le syndicat des maîtres-nageurs sauveteurs (1) et professionnels des activités aquatiques et de la natation (SNPMNS) disent « déplorer la décision de l’Éducation nationale et ce malgré le fait qu’aucun nouveau préavis n’a été déposé à ce jour ».
Les représentants syndicaux dénoncent l’attitude de la collectivité qui les emploie, Quimper Bretagne occidentale : « Elle n’a pas initié de négociations, écrivent-ils. Les syndicats et agents grévistes attendent toujours une réponse. » Le conflit, qui a germé en mars 2022, porte sur des sujets d’organisation de travail, de qualité de vie au travail qui ne trouve pas d’issue concrète.
Une affirmation qui fait bondir la présidente, Isabelle Assih : « Le nouveau directeur des piscines a pris ses fonctions en mars, il a entamé tout de suite des entretiens individuels et collectifs. Il n’y a jamais eu de rupture. Certains maîtres-nageurs commencent à faire part de leur exaspération face à la situation. L’audit est en cours. Les conclusions seront rendues en juin. » Qualité de vie au travail mais aussi « organisation, protocoles de travail, et potentiel changement de mode de gestion, relationnel au sein du service : tout sera mis sur la table », poursuit-elle.
(1) SNPMNS : syndicat des maîtres-nageurs sauveteurs et professionnels des activités aquatiques et de la natation
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