Très mobilisés dans la lutte contre la réforme des retraites, les électriciens de l’usine marémotrice de la Rance, entre Saint-Malo et Dinard (Ille-et-Vilaine) , ont décidé d’innover en envoyant un colis à Emmanuel Macron ce mardi 21 mars. Explications.
« On ne lâchera rien ». Après une opération escargot lundi 20 mars en fin d’après-midi et du tractage jusque dans les wagons au départ de la gare de Saint-Malo dès 6 h, mardi, l’intersyndicale du Pays de Saint-Malo joint les actes à la parole. Avec en tête de pont, les électriciens de l’usine marémotrice du barrage de la Rance particulièrement mobilisés.
« La première fois de l’histoire »
Dans la nuit de lundi à mardi, les techniciens de l’usine ont décidé de couper les 24 turbines qui permettent la production d’électricité. « C’est la première fois de l’histoire que cela se produit », rappelle Xavier Izquierdo, syndicaliste CGT et membre du comité social et économique d’EDF de l’usine inaugurée par le Général de Gaulle le 26 novembre 1966. « Et nous allons poursuivre l’arrêt total des turbines toutes les nuits au moins jusqu’à vendredi ». Une date fixée qui ne tient aucunement du hasard puisque l’usine marémotrice connaît quatre grandes périodes de périodes de production chaque année à l’occasion des plus forts coefficients de marée. « Nous sommes en plein dedans avec du 111 ce mardi et encore du 105, vendredi », précise Xavier Izquierdo.
Un colis pour E. Macron
Toutefois, les grévistes ne veulent « pas mettre en péril » leur outil de travail. « Pour des raisons de sécurité, nous relançons les turbines chaque matin ». Cette action n’est pas sans conséquence pour le site d’EDF qui voit donc sa capacité de production sérieusement réduite pendant toute la semaine. « Il y a forcément une incidence financière », reconnaît le service communication d’EDF sans toutefois révéler le montant de cette perte.
RTE « veille à l’équilibre »
Cette production d’électricité est également très surveillée par RTE (réseau de transport d’électricité), le gestionnaire responsable du réseau public de transport d’électricité. « Nous veillons à l’équilibre entre la demande de consommation et la production au plan national, rappelle le service communication de RTE. En cas de déséquilibre, c’est au producteur de s’assurer d’un autre mode de production. Dans le cas présent pour la Rance, c’est EDF. Mais ce mardi à 18 h 30, nous n’avons aucune alerte en cours à Dinard ni ailleurs sur le territoire national ».
De leur côté, les techniciens de l’usine ont décidé d’une nouvelle action symbolique pour continuer le mouvement. « Nous avons jeté nos casques dans un colis que nous avons expédié à l’attention d’Emmanuel Marcon à l’Élysée, explique Xavier Izquierdo. Sans casque, nous avons interdiction de travailler dans l’usine. Il faudra attendre les nouveaux ! ».
Auteur : Nicolas CARNEC.
Source : Les électriciens du barrage de la Rance livrent leurs casques à l’Élysée (ouest-france.fr)