Par Kathleen PLAISANTIN.
Un rassemblement a été organisé à l’appel des syndicats de l’Éducation nationale, ce lundi 16 octobre 2023, devant la préfecture du Morbihan, à Vannes. La centaine de personnes réunies a observé une minute de silence en hommage à Samuel Paty et à Dominique Bernard, l’enseignant assassiné à Arras, vendredi 13 octobre 2023.
« Si les enseignants ne peuvent plus aller au travail sans risquer d’être agressés, c’est inadmissible. Je donnais des cours au collège Jules-Simon, à Vannes. Il arrivait qu’il y ait des désaccords, mais aucune violence n’était à redouter », s’indigne Marie-Thérèse. Cette ancienne professeure de français, à la retraite depuis une vingtaine d’années, fait partie de la centaine de personnes qui se sont réunies devant la préfecture de Vannes (Morbihan), ce lundi 16 octobre 2023, à 18 h.
Le rassemblement a été organisé par les syndicats de l’Éducation nationale, en hommage à Samuel Paty et à Dominique Bernard, enseignant de lettres au lycée Gambetta d’Arras (Pas-de-Calais), poignardé par un ancien élève radicalisé, vendredi 13 octobre 2023. « Je suis effondré de voir que les collègues ne sont pas protégés. Si on ne défend plus les valeurs de la République telles que la laïcité, qui va le faire ? L’école est là pour contrer l’obscurantisme » , plaide Alain, à la retraite après avoir passé une partie de sa carrière au lycée Lesage, à Vannes.
« Affirmer nos valeurs »
Une position qui entre en écho avec le discours de Gaïd Le Goff, cosecrétaire départementale du Snes (Syndicat national des enseignements de second degré). « L’école a une place centrale dans la cité, elle doit être une enceinte protégée. Nous demandons au ministère de prendre ses responsabilités en donnant tous les moyens pour permettre d’accompagner au mieux les familles, les personnels, les élèves », insiste-t-elle, avant d’observer, avec l’assemblée, une minute de silence.
Si elle se sent « en sécurité physique et intellectuelle », Marie, professeure d’histoire et géographie dans un collège vannetais, a dû rassurer ses élèves, de retour dans l’établissement, ce lundi 16 octobre 2023. « Ce matin, on a demandé aux cinquièmes de mettre par écrit ce qu’ils pensaient. » Les volontaires ont ensuite exposé leur ressenti devant la classe. « La parole s’est libérée. En fait, ils avaient plus peur pour nous que pour eux, explique celle qui refuse de changer sa façon d’enseigner. Il est important de se montrer ferme et d’affirmer nos valeurs. »
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