
Par Sophie TREBERN (Presse Océan)
Santé. Ce vendredi 12 mai 2023, le collectif de lutte des étudiants infirmiers et infirmières a manifesté son inquiétude devant le CHU de Nantes. Il dénonce des conditions d’études catastrophiques.
En ce vendredi 12 mai 2023, Journée nationale des infirmières et infirmiers, le collectif de lutte des étudiants infirmiers et infirmières (ESI) du CHU de Nantes a voulu marquer le coup
. Une vingtaine de jeunes se sont rassemblés à 18 h devant l’Hôtel-Dieu, avec un mot d’ordre : L’hôpital s’effondre, les étudiant.e.s répondent
.
« 40 étudiants sur 215 sont partis car ils ne se sentaient pas prêts »
Nous voulions réagir à l’annonce de la Première Ministre Elisabeth Borne, qui a décidé de créer 2 000 places supplémentaire dans les Instituts de formations en soins infirmiers (IFSI)
, explique Carole*, étudiante en 2e année. On n’y est pas opposé, mais remplir une passoire, à quoi bon ?
Pour la jeune femme de 23 ans, c’est une fausse mesure
.
Nos conditions d’études sont catastrophiques : 40 étudiants sur 215 sont partis en un an et demi car ils ne se sentaient pas assez préparés. Il n’y a même pas assez de places de stage, faute de moyens pour nous encadrer. Nous sommes lâchés dans les services, parfois sans médecin. On n’est pas en sécurité.
Pour le collectif, la situation génère énormément de stress chez les étudiants. Beaucoup sont sous antidépresseurs ou anxiolytiques depuis le début de leur formation.
Et de pointer la précarité des jeunes : Nous sommes payés 1 € de l’heure en stage et 1,80 € en 3e année, alors qu’on fait un vrai boulot dans les services. Certains sont affectés loin et sans voiture et doivent payer leur logement qui dépasse les revenus du stage.
Carole ne cache pas son angoisse : On n’a pas le temps d’apprendre. Au bout des trois ans, certains ne savent même pas poser une voie veineuse périphérique !
« Patients en danger »
Le collectif ESI Nantes s’alarme : Les gens ne se rendent pas compte de ce qui se passe à l’hôpital. Le manque de moyen peut mettre en danger les patients ! On est tous concernés pourtant. Au-delà des problèmes de santé publique, on veut aussi dénoncer le démantèlement des services publics. Il y a de l’argent pour les entreprises mais pas pour l’hôpital…
(*) prénom d’emprunt
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