Une soixantaine de professionnels du bâtiment, des travaux publics et du paysage ont manifesté à Brest et près de 70 à Quimper (Finistère), ce lundi 6 février 2023. Ils ont installé leurs camions et engins pour ralentir la circulation. Motif du mécontentement : la flambée des prix du carburants et des matériaux.

Quelque 70 salariés et patrons du bâtiment, du paysage et des travaux publics ont manifesté lundi matin 6 février 2023, à l’une des entrées de Quimper (Finistère). Ils ont mis leurs camions et engins sur la chaussée, pour ralentir la circulation, de 7 h à midi. Vers 9 h, les automobilistes venant de Concarneau devaient faire près de 4 km de bouchons sur la quatre-voies avant d’atteindre le rond-point de Troyalac’h.
Une manifestation similaire a eu lieu à l’entrée de Brest, où les artisans ont fortement ralenti la circulation avec un barrage filtrant au rond-point de Kergleuz, de 7 h 30 à 11 h 30.

« On a tous le même problème »
« C’est une opération coup de poing, décrit François Calvez, vice-président de la Chambre finistérienne des artisans des travaux publics et du paysage et dirigeant de Calvez TP, à Plomelin. Il y a plusieurs corporations : artisans du bâtiment, travaux publics, des carreleurs, des paysagistes, des maçons, des plombiers… On a tous le même problème : on n’a pas de visibilité, le prix de nos matières premières fluctuent tous les jours. »
Hausse de 15 % en un mois
Selon Laurent Caradec, dirigeant de Caradec TP, à Saint-Évarzec, le prix des matériaux issus de carrières, comme les granulats qui servent à faire du béton et l’enrobé des routes, a augmenté de 15 % entre janvier et février 2023. « C’est lié à la hausse du coût de l’énergie, parce que ces carrières fonctionnent à l’électricité. Les prix augmentent entre le moment où l’on signe le devis et la fin du chantier, donc c’est difficile de répercuter cette hausse sur nos clients. »

« Les aides, on n’en veut pas »
Les artisans demandent plus de visibilité et une baisse des charges patronales et salariales. Et des aides ? « Les aides, c’est comme une perfusion : au bout d’un moment, il faut l’enlever et c’est pire. On voit où ça mène dans l’agriculture et dans la pêche… »
Auteur : Julie Durand et Julia Toussaint