« LFI est une force politique capable de prendre le pouvoir et de changer réellement la vie des gens » (IO.fr-30/05/24)

Bérenger Cernon, le 25 mai, à Aubervilliers. (LFI)

Informations ouvrières et L’Insoumission s’associent pour proposer à leurs lecteurs des contenus, sur les résistances et les luttes en cours.

La parole à Bérenger Cernon, cheminot, syndicaliste à Paris Gare-de-Lyon.

Béranger, tu es militant syndicaliste à la SNCF et tu as signé, comme beaucoup d’autres cheminots, l’appel de 1 000 syndicalistes qui soutiennent et défendent tous ceux qui combattent pour le cessez-le-feu immédiat et l’arrêt des massacres, et qui sont inquiétés par Macron et son pouvoir pour cela, que ce soient des militants syndicalistes comme Jean-Paul Delescaut ou Cyrille Venet, des responsables politiques comme Mathilde Panot ou Rima Hassan, ou des humoristes comme Guillaume Meurice (publié dans IO n° 809 la semaine dernière). Pourquoi as-tu jugé utile de le signer ?

Bérenger Cernon : Il me paraissait évident de signer cet appel au vu de la répression s’abattant sur ces syndicalistes qui n’ont absolument rien fait de mal si ce n’est de défendre leurs idées, nos idées. La violence et la dureté avec laquelle la répression s’abat sur nos camarades est insupportable et doit avoir une réponse ferme de notre part. La solidarité doit s’exprimer et s’affirmer ! Le monde syndical est réprimé de toutes parts par le patronat mais aussi par ce gouvernement appuyé par ces alliés de l’extrême droite (il suffit de voir leurs déclarations dès lors qu’un mouvement social a lieu. La même rhétorique, les mêmes solutions…).

Les sanctions pleuvent, des dirigeants syndicaux de premier ordre sont convoqués dans les commissariats, la montée des idées les plus nauséabondes se fait de plus en plus pressante. Il y a urgence !

Les dirigeants de confédérations doivent absolument prendre la mesure de la gravité de la situation, réagir, agir, se positionner et montrer la voie à cette solidarité ouvrière qui a permis par le passé la naissance du syndicalisme et qui a su arracher des grandes conquêtes sociales. Se taire, c’est leur donner raison. Se taire, c’est abandonner nos idéaux. Se taire, c’est abandonner le combat et ça jamais nous ne l’accepterons.

Tu es candidat sur la liste LFI aux européennes : selon toi, pourquoi s’engager aux côtés de LFI à l’heure actuelle ?

LFI est aujourd’hui devenue, non seulement une force politique incontournable mais qui en plus s’est mise en capacité de prendre le pouvoir et de changer réellement la vie des gens. Nous avons trop souffert par le passé de la désunion et surtout de la désillusion des années socialistes. Nous ne voulons plus jamais vivre ça !

Les trahisons de certains socialistes ont laissé des cicatrices profondes dans le peuple de gauche. Avec LFI nous avons là, enfin, un parti politique capable de gagner et qui aura le courage d’appliquer son programme.

Pour appuyer tout cela, nous avons lancé un appel aux cheminots pour soutenir la liste menée par Manon Aubry afin de regrouper ce corps militant. Je ne peux qu’inviter tous les secteurs à en faire de même et à montrer la force collective, la force du monde du travail, derrière ce parti politique. Nous ne sommes pas seuls, vous n’êtes pas seuls.

Le gouvernement a lâché un certain nombre de primes à la suite de grèves de plusieurs catégories de salariés, notamment les cheminots mais aussi dans le secteur aérien, les hôpitaux, le nettoiement…, à l’approche des JOP. Qu’est-ce que ça dit, selon toi, des rapports de force dans la situation à l’heure actuelle ?

On sent le gouvernement très fébrile à l’approche des Jeux olympiques de Paris (JOP) et encore plus dès qu’un mouvement social s’annonce. Bizarrement nous n’entendons plus le gouvernement sur sa cure d’austérité de 10 milliards avec ses conséquences sur l’assurance chômage, les jours de carence en arrêt maladie, etc.

Rien d’étonnant cependant car il sait que sans les salariés, sans les fonctionnaires qu’il passe pourtant le clair plus de son temps à critiquer, les JOP ne pourront se faire et seront à l’image de sa politique, catastrophiques ! C’est clairement un levier du rapport de force. Il nous faudra donc être doublement vigilants à ce que l’après JOP ne soit pas tout l’inverse.

En tout état de cause, JOP ou pas JOP, le principal levier, et le seul d’ailleurs capable de faire gagner des avancées, reste et restera toujours l’arrêt de l’outil de production. Preuve en est : il y a eu des victoires importantes récemment et ce, avant la période des JOP. Et heureusement d’ailleurs ! Ces victoires, et je pense notamment à l’accord fin de carrière chez nous, les cheminots, ont été obtenues parce qu’en face de la direction nous avons su mettre un vrai rapport de force. C’est-à-dire que nous avons réussi à faire des grèves massives avec des revendications claires.

Dès lors, l’outil de production a été mis à l’arrêt et la direction n’a eu d’autre choix que de se mettre à la table des négociations. Il faut mesurer la portée de cette avancée sociale même si elle ne compensera jamais les deux ans supplémentaires que nous a imposés le gouvernement un an auparavant. Mais pour la première fois depuis des années nous avons réussi à mener une grève offensive, c’est-à-dire pour obtenir de nouveaux droits et non pas une grève défensive pour essayer de ne pas perdre nos droits existants !

Les cheminots ont ouvert la voie et ont montré que l’on peut gagner dès lors que l’on s’y met tous ensemble. Alors, à qui le tour ?

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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2024/05/30/lfi-est-une-force-politique-capable-de-prendre-le-pouvoir-et-de-changer-reellement-la-vie-des-gens/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/lfi-est-une-force-politique-capable-de-prendre-le-pouvoir-et-de-changer-reellement-la-vie-des-gens-io-fr-30-05-24/

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