
Depuis mardi 4 mars 2025, des étudiants occupaient la faculté de Lettres et sciences humaines Victor Segalen, à Brest (Finistère), pour protester contre la baisse du budget de l’enseignement supérieur. Ils ont été évacués ce jeudi matin à la demande du président de l’UBO. Quatre manifestants ont été placés en garde à vue.
Par Bleuenn ROBERT.
À 7 h, ce jeudi 6 mars 2025, les policiers de Brest (Finistère), épaulés des CRS de la compagnie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), sont intervenus à la faculté Victor Segalen. Depuis mardi, l’établissement de lettres et sciences humaines était occupé par des étudiants pour protester contre la baisse du budget de l’enseignement supérieur.
Quatre interpellations
Réunis la veille en assemblée générale, les manifestants avaient voté la prolongation de 48 heures de l’occupation, soit jusqu’à vendredi soir. Mais le Président de l’UBO Pascal Olivard, après avoir « constaté un niveau inédit de dégradations commises dans le bâtiment en l’espace de 24 heures » ainsi que des « conditions de sécurité absolument plus garanties » a pris la décision de faire appel aux forces de l’ordre. Une quarantaine de manifestants présents dans les locaux ce jeudi matin ont donc dû quitter les lieux. Quatre étudiants ont été placés en garde à vue et une plainte a été déposée par l’université.
Si l’évacuation s’est effectuée dans le calme, « les gens sont choqués », explique Sylvain Guillou, du syndicat étudiant Union Pirate, présent sur place quelques heures après l’évacuation. Dans la journée, les syndicats CGT, FO, SNESUP, SUD et Union Pirate de l’UBO ont par ailleurs réagi dans un communiqué : « Que l’on considère pertinente ou pas une telle occupation, cela peut se discuter. Que l’on considère efficace ou pas les tags, cela peut se discuter. Par contre, utiliser la force de l’État pour réprimer un mouvement social, cela ne se discute pas pour nous ».
Un point de vue partagé par le député de la 2e circonscription du Finistère (Brest-centre) Pierre-Yves Cadalen qui a souhaité apporter « son soutien au mouvement des étudiants et des personnels de l’université ». L’élu, qui a par ailleurs rendu visite aux étudiants gardés à vue au commissariat de Brest, se dit préoccupé par l’absence de moyens alloués à l’université mais aussi par la « répression » de cette mobilisation « tout à fait classique » selon lui.
Pascal Olivard, de son côté, affirme n’avoir « jamais vu l’UFR Lettres dans cet état ». Le Président de l’université finistérienne déplore « des dégradations gratuites » ; « des tags qui relèvent de l’outrage » ; « des extincteurs vidés »… « Il y a un gros travail de nettoyage, de rangement, mais nous espérons une réouverture lundi matin. »
« Merci d’arrêter de détruire l’enseignement supérieur et la recherche »
Sur X (ex-Twitter), le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, s’est lui aussi fendu d’une réaction : « Merci au préfet du Finistère d’avoir fait évacuer, ce matin, l’université de Brest, occupée par une centaine de personnes, parmi lesquelles des militants d’ultragauche qui l’occupaient depuis 48 heures. »
Une déclaration à laquelle le député Cadalen n’a pas manqué de répondre : « Merci de cesser cette brutalité. Merci de recruter des enseignants. Merci d’arrêter de détruire l’enseignement supérieur et la recherche. Merci d’arrêter de réprimer les mobilisations démocratiques. Député de Brest, je soutiens le mouvement. Nous ne vous laisserons pas passer ».
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