À Douarnenez (Finistère), l’annonce d’un projet immobilier haut de gamme à l’Abri du marin fait des remous. Pour dénoncer « l’immobilisme » de la mairie sur ce dossier et plus largement sur la question de l’accès au logement, un collectif de citoyens organise un rassemblement, samedi 5 novembre 2022.
Ça gronde fort à Douarnenez (Finistère). En cause : l’accès au logement « toujours plus difficile » pour les populations locales. La vente de l’Abri du marin, pour accueillir un projet immobilier haut de gamme, a été « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ».
Samedi 5 novembre 2022, à partir de midi, un collectif de citoyennes et citoyens organise un rassemblement devant l’emblématique bâtiment rose, niché en surplomb du port du Rosmeur.
« La coupe est pleine »
La liste des reproches (en particulier à l’encontre de la mairie) est longue comme le bras. Pêle-mêle, le collectif évoque le manque de locations abordables et à l’année, « l’explosion » des annonces Airbnb (locations meublées de courte durée), ou encore la vente de « biens communs » au profit de projets immobiliers « inabordables » pour la plupart des Douarnenistes : l’ancien centre de secours, l’ancien village vacances du Mans à Tréboul…
Pour le collectif, « la coupe est pleine ». « Jusqu’où ira la démesure ? », s’insurge Yuna, une membre.
« La mairie répète que la situation n’est pas pire qu’ailleurs et qu’elle n’a pas les moyens d’agir, alors qu’elle ne cherche pas réellement de solutions, accuse Max. Nous voulons la mettre devant ses contradictions, dénoncer son cynisme, son inaction et son refus d’une réflexion collective sur l’immobilier. »
Au programme, samedi 5 novembre : soupe populaire, musique, présentation des dispositifs existants (notamment la « zone tendue ») pour faire face à la problématique du logement, focus sur les avancées législatives et les pistes explorées par d’autres villes.
Le rendez-vous sera aussi l’occasion de soumettre au public la « cartographie des bâtiments vendus ou en cours de vente qui avaient une vocation pour le commun », et la compléter.
« Garder une ville vivante »
« L’idée n’est pas d’être contre tout, insiste Yuna. Mais il faut un équilibre. La question est de savoir quelle est la vision pour Douarnenez ? Nous, nous souhaitons garder une ville vivante et habitable toute l’année. Avec des familles, des jeunes, des retraités… »
Et Max d’ajouter : « Nous voulons être force de proposition, mais c’est avant tout à la mairie de prendre la problématique à bras-le-corps. »
Sur ce sujet, la municipalité n’a pas encore répondu à nos sollicitations.
Soutien de l’Union démocratique bretonne
Dans un communiqué, la section Ouest-Cornouaille de l’Union démocratique bretonne (UDB) appelle à rejoindre « en nombre » le rassemblement. « L’Abri du marin de Douarnenez est en train de devenir un symbole de la situation de crise que nous vivons, indique la formation politique. Il est important de maintenir la pression alors que le gouvernement et les parlementaires étudient la question de l’extension de la réglementation “zone tendue”. Nous souhaitons qu’elle s’applique à toute la Bretagne. Les solutions sont aussi locales et il faut que la mairie entende les préoccupations de ses concitoyens. »
Samedi 5 novembre, à midi, rassemblement « DouarnVendez, la grande braderie ? ! », devant l’Abri du marin de Douarnenez, 51, rue Henri-Barbusse.
Sounkoura-Jeanne DEMBÉLÉ.