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Le racisme structurel des anciennes métropoles du colonialisme est un poison dont on ne mesure encore pas totalement le caractère pernicieux et destructeur. Il est le fumier sur lequel pousse le néofascisme, destructeur des conquêtes sociales et des libertés démocratiques.
Le racisme est totalitaire dans le sens où il englobe toute une vision du monde et de l’humanité et remplace, les rapports sociaux c’est-à-dire la lutte des classes par une fantasmatique lutte des races.
Il déshumanise l’autre et aboutit, in fine, aux génocides qui ont marqué l’histoire en Amérique, en Europe, en Afrique, en Asie et actuellement à Gaza.
Le racisme affaiblit le mouvement d’émancipation et se décline contre les Noirs, les Arabes, les juifs et les musulmans, les « étrangers » (si ce mot a un sens), les femmes, les homosexuels, les transgenres…Il divise et corrompt des fractions du peuple.
L’Angleterre vient de nous offrir un terrible exemple de la capacité de mobilisation du racisme et de son expression politique, le fascisme.
L’extrême-droite anglaise a organisé une manifestation géante à Londres, souillant les pavés qui ont vu marcher des 300.000 Anglais solidaires du peuple palestinien.
A l’appel de Tommy Robinson, (de son vrai nom Yaxley-Lennon, un militant fasciste, islamophobe fanatique, escroc et repris de justice), ce sont au moins 110. 000 personnes (chiffres de la police…) qui ont manifesté leur racisme sous le slogan « Unite the Kingdom ».
Manifestation soutenue par Elon Musk qui est intervenu par visio. en s’exclamant « La gauche est le parti du meurtre » et Eric Zemmour en présentiel qui a éructé contre « le grand remplacement de nos peuples européens par des peuples venus du Sud et de culture musulmane ».
Dans les derniers sondages, la formation néofasciste de Nigel Farage, Reform UK, devance largement les conservateurs et les travaillistes de l’actuel Premier ministre, Keir Starmer.
Etrange travailliste qui n’a rien trouvé de mieux à faire que d‘interdire « Palestine Action » une assos de solidarité avec le peuple palestinien classé comme « terroriste » par le gouvernement travailliste début juillet à la suite d’actes de vandalisme, notamment sur une base de l’armée de l’air où les militants avaient jeté de la peinture sur un avion de la RAF pour protester contre l’armement de Tsahal par Londres.
Il y a quelques jours 900 manifestants ont été arrêtés par la police pour avoir protesté contre l’interdiction de Palestine Action.
De tels travaillistes ne peuvent pas combattre le néofascisme, il en sont les complices.
La contre-manifestation organisée par les organisations politiques et syndicales réunies dans le front « Stand Up To Racism » n’a rassemblé que 5.000 à 10 000 personnes. Une réponse très en deçà du grave danger posé par une extrême droite menaçante. Zarah Sultana qui, avec Jeremy Corbyn, organise un parti de gauche de rupture s’est exprimée à la contre-manifestation.
Reste que l’urgence absolue d’une mobilisation massive des forces antifascistes pour riposter au néofascisme avec la même détermination que lors de « la bataille de Cable Street » * s’impose à tous les Anglais et à tous les Britanniques démocrates.
Un tel événement est un signal d’alarme trop puissant pour être ignoré et qui doit être suivi d’une riposte à la hauteur du défi.
L’espoir et la colère ne doivent pas être récupéré par les fascistes mais assumés par la gauche.
AM
* Le 4 octobre 1936, la classe ouvrière de l’East End de Londres s’organisait contre la haine raciale d’Oswald Mosley et son parti fasciste et imposait sa plus grande défaite au fascisme britannique.
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