Créé en mai 2022, le collectif Tous.tes un toit (TUT) du pays de Lorient (Morbihan) vient d’adresser une lettre ouverte à la députée de la 5e circonscription, Lysiane Métayer, à propos des difficultés d’accès au logement dans le territoire et de la loi dite « anti-squat » en cours d’adoption.
Pour le moment, leur lettre est restée sans réponse. Lundi 13 février 2023, les membres du collectif Tous.tes un toit (TUT) du pays de Lorient (Morbihan) ont adressé un courrier à la députée de la 5e circonscription, Lysiane Métayer. « Nous sollicitons un échange avec elle pour évoquer la loi Basbarian-Bergé, dite loi « anti-squat » et les difficultés d’accès au logement en pays de Lorient », indiquent Romain, Sofiene et Delphine (*), membres du collectif TUT, créé en mai 2022 et qui était à l’origine du rassemblement « Pour l’accès au logement pour tous », samedi 5 novembre 2022, à Lorient.
Cette loi « va à contresens »
« Cette loi Basbarian-Bergé va à contresens et risque d’aggraver la précarité dans laquelle des milliers de personnes sont plongées actuellement, estime Delphine, 37 ans. Elle prévoit de pénaliser davantage les foyers en situation d’impayés de loyer et de condamner l’occupation non plus des logements principaux et secondaires, mais également n’importe quel logement et lieu vacant. »
Romain complète : « On se trompe de cible. Selon les chiffres de l’observatoire des squats, mis en place il y a deux ans, il y a eu 177 procédures de la part des propriétaires à l’encontre de squats dans toute la France, trois en Bretagne. »
Dans son courrier, le collectif TUT du pays de Lorient, qui compte une quinzaine de membres, demande à Lysiane Métayer de voter contre cette proposition de loi, adoptée par le Sénat, vendredi 3 février 2023, et qui doit passer en deuxième lecture à l’Assemblée nationale dans les prochains jours.
Tous.tes un toit demande aussi à la députée « d’agir pour appuyer la demande de nombreux collectifs bretons d’étendre la zone tendue qui permet l’encadrement des loyers, la régulation du marché touristique afin de privilégier le logement à l’année, la taxation des logements vacants et l’augmentation de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires ».
Une pétition « Bretagne zone tendue » en ligne
Plusieurs collectifs bretons ont écrit et mis en ligne une pétition, intitulée « Stop à la crise du logement ! Bretagne zone tendue ! », qui a réuni près de 10 000 signatures en une dizaine de jours.
Le collectif TUT du pays de Lorient prévoit également de participer au Housing Action Day en organisant un événement, samedi 1er avril 2023, au lendemain de la fin de la trêve hivernale : les détails vont être discutés prochainement.
Des tables rondes et conférences à destination de « tous, élus, professionnels, habitants et habitantes » devraient aussi avoir lieu samedi 6 et dimanche 7 mai 2023.
« Hausse du prix d’achat, des logements en location trop chers ou partis en Airbnb… Tous les curseurs se sont affolés après la crise du Covid à Lorient. Sans oublier l’accélération de certains projets à Lorient, qui ne contiennent pas ou plus de logements sociaux, estiment les membres du collectif TUT. L’augmentation des prix et la touristification de la Ville ont plongé le pays de Lorient dans une véritable crise du logement. Il est grand temps d’agir. »
Pénurie de logements : faut-il durcir la réglementation à l’encontre d’Airbnb ?
*Les trois membres du collectif Tous.tes un toit (TUT) ont choisi de ne pas donner leur nom de famille.
Lysiane Métayer en faveur de l’élargissement des zones tendues
La députée de la 5e circonscription du Morbihan avait notamment indiqué avoir « cosigné avec les parlementaires bretons, un courrier à l’attention de la Première ministre pour demander d’élargir le périmètre des zones tendues aux communes littorales, dès 2023 ».
Elle a également indiqué « soutenir d’autres projets alternatifs à l’habitat classique, comme le Village Colibri de Guillaume Nicol, que j’ai présenté au ministre du Logement. Il cherche un terrain pour y implanter des tiny houses. Cela permettrait, par exemple, d’accueillir des saisonniers, des jeunes. Cette offre complémentaire peut répondre à des attentes de notre société ».