En ouverture du meeting de Jean-Luc Mélenchon mercredi soir, à Brest, le député LFI Pierre-Yves Cadalen a rendu un hommage appuyé à Julie Le Goïc. L’ancienne élue et passionaria de la gauche radicale pourrait bien revenir dans le match pour les Municipales 2026.
Par Jean-Luc PADELLEC.
C’est une petite phrase qui risque de faire causer dans le microcosme politique brestois. En ouvrant le meeting de Jean-Luc Mélenchon, mercredi 19 mars 2025 en soirée à Brest Expo, le député du Nouveau front populaire Pierre-Yves Cadalen a fait applaudir Julie Le Goïc, en faisant de l’ancienne élue écologiste « l’une des meilleures conseillères municipales à Brest de ces dernières années ». Un hommage XXL pour celle qui fut, cinq ans durant, le poil à gratter de la majorité, et l’opposante numéro un du maire François Cuillandre.
Un lourd passif avec la majorité Cuillandre
Militante d’Europe Écologie Les Verts, Julie Le Goïc avait intégré la majorité en 2008 en qualité d’adjointe à la Santé. Elle avait aussi représenté les couleurs de son parti aux Législatives de 2012 sur Brest Centre, en obtenant 4,68 % des suffrages. Mais lors du deuxième mandat municipal, elle avait fini par claquer la porte de la gauche plurielle en juillet 2015, en remettant sa délégation d’adjointe au maire, suite à un énième désaccord.
Elle reprochait, à l’époque, la dérive droitière de la majorité Cuillandre. Quinze jours plus tôt, lors des Assises du commerce, la Ville venait d’adopter la gratuité du stationnement le samedi matin, contraire à ses convictions écologistes, et un arrêté anti-alcool en journée dans le centre-ville, que Julie Goïc assimilait à un arrêté anti-mendicité. Dans sa nouvelle position d’électron libre, elle s’était alors muée en franc-tireuse, en s’employant à mettre en difficulté ses anciens colistiers sur plusieurs sujets, et en faisant presque passer la cheffe de la droite Bernadette Malgorn pour une sympathique opposante.
«Déjà, de l’héberger sur sa liste, cela démontre le niveau de lucidité du garçon »
Une place de choix sur la liste
Avec la parfaite connaissance qu’il a de cet historique, Pierre-Yves Cadalen, qui maîtrise trop sa parole publique pour la laisser ainsi vagabonder, n’a pas pu exprimer pareil éloge de façon fortuite. Alors que LFI a désigné récemment Christophe Osswald et Cécile Beaudouin (actuelle suppléante à la députation) comme chefs de file de LFI pour les Municipales, le parlementaire signifie à tous que Julie Le Goïc aura un rôle important à jouer au sein du groupe insoumis qui ira à la bataille. Ce faisant, il enterre toute alliance possible avec les socialistes, qui n’ont aucune envie de devoir composer à nouveau avec cette passionaria rouge qui fut, un temps, responsable de leurs pires cauchemars.
En 2020, bien qu’ayant participé activement à la campagne, Julie Le Goïc ne figurait pas sur la liste insoumise. Cette prof d’histoire-géographie en lycée technique avait également adopté une posture silencieuse sur les réseaux sociaux. Sans doute était-elle déjà concentrée sur son projet de thèse sur Pline l’ancien ichtyologue qui l’a accaparée jusqu’à sa soutenance en décembre 2024.
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Aujourd’hui docteure en langues et littératures anciennes, celle qui avait aussi dû affronter en 2016 une avalanche de propos haineux après un tweet très provocateur suite à l’assassinat du père Hamel, a repris ses publications sur son blog, manière de dire qu’elle compte bien réinvestir le champ politique. Jusqu’à porter la liste insoumise à la place d’un Pierre-Yves Cadalen, empêché par son mandat de député ? « Déjà, de l’héberger sur sa liste, cela démontre le niveau de lucidité du garçon », ironise un élu socialiste.
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