
Colère, ressentiment, rancœur et tout simplement une grande détresse… Il y avait de tout ça dans les témoignages du collectif de commerçants, de chefs d’entreprise, d’agriculteurs, qui s’est retrouvé, mercredi 12 avril 2023, à Lizio (Morbihan), pour échanger et faire entendre son mécontentement.
Ils sont une quinzaine à avoir répondu à l’appel lancé par Romain Le Goaster. Ce patron d’entreprise Bois et Bûches, située à Lizio (Morbihan) n’en peut plus. Certains ne mesurent pas encore la gravité de la situation. Ma facture d’électricité est passée de 7 000 € à 30 000 € en janvier et février. Impossible à payer pour moi. Nous sommes tous étranglés par ces hausses non justifiées. Un coup de massue qui arrive au moment où je dois rembourser mon PGE (prêt garanti par l’État) Covid. Intenable. Aujourd’hui, nous ne sommes qu’une quinzaine, mais j’ai reçu des dizaines d’appels de toute la Bretagne pour m’encourager dans ma démarche et m’apporter leur soutien. Si vous êtes là c’est que mon histoire est aussi la vôtre.
« Des augmentations incompréhensibles »
Mathieu éleveur de porc à Saint-Malo-des-Trois-Fontaines, est dans une situation similaire. Avec le nouveau contrat, nous sommes passés de 6 000 € à 76 000 €. Une augmentation fois douze. Nous employons sept personnes. Nous avons été avertis par un mail à 5 h du matin. Nous utilisons des groupes électrogènes, mais le contrat précise que nous avons une obligation de consommer un certain volume, même si nous n’en avons pas besoin. Alors que chaque jour on nous invite à économiser. On marche sur la tête.
Pour un autre couple même refrain : Un mail de nuit nous informe que le tarif du kWh va passer de 9 cts à 26 cts. On se dit que c’est lourd, mais on va tenir. Mais après vérification c’était 2,60 € et non 26 cts !
Tous les participants exposent leurs situations qui se ressemblent. La scierie Année de Saint-Martin-sur-Oust voit sa facture passer de 80 000 € à 190 000 €. Nous avons 22 salariés. Nous allons entamer une procédure. Le maintien de l’emploi et la pérennité de l’activité pourraient en pâtir.
« Certains sont au bout du rouleau et on peut craindre le pire »
La SARL Denniel à Irvillac dans le Finistère, grossiste en fruits et légumes, confirme. Ça fait 80 ans qu’on existe. On emploie jusqu’à 18 personnes. On passe de 13 500 € à 54 000 €. Est-ce la fin de notre entreprise familiale ? Possible.
Arnaud et Sylvain Guinard de Romillé, en Ille-et-Vilaine, éleveurs de porcs sont très remontés. Notre facture a été multipliée par 15, passant de 2 000 € à 30 000 €. Nous avons installé des trackers solaires et le surplus est réinjecté sur le réseau. Les pouvoirs publics se targuent de produire grâce au solaire, mais c’est nous qui avons payé l’installation.
Alors que la colère gronde et que les mécontentements s’amplifient, Romain Le Goaster se propose d’agréger toutes ces exaspérations. Dans un premier temps nous allons nous regrouper en association, faire appel à un avocat connu ou spécialisé, contester chacune de nos factures, contacter les élus et alerter un maximum de personnes à travers les réseaux sociaux et les médias. Laissez-nous travailler. Laissez-nous vivre tout simplement.
Lundi 24 avril 2023, à partir de 10 h 30, à la Basse Cage, à Romillé, prochaine réunion chez Arnaud et Sylvain Guinard, tél. 02 23 47 26 18. Contact : Romain Le Goaster, legoaster@boisetbuches.fr, tél. 06 30 06 00 07, Usine bois et bûche à Lizio, La Croix-Martin, à Lizio.
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