Il y a 80 ans, alors que les Américains s’apprêtent à entrer en Bretagne, le résistant Brestois Mathieu Donnart est fusillé le 29 juillet 1944 à Pluméliau dans le Morbihan (56). Chef départemental des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) du Finistère, il ne verra jamais la Libération pour laquelle il a tant contribué.
L’ingénieur Brestois
Après des études à Lesneven puis une formation d’ingénieur à Lille, ses premiers emplois lui permettent de sillonner la Bretagne. Il épouse la Brestoise Jeanne Gourvennec à Saint-Brieuc, avec qui il aura deux fils, Jean-Yves (1934-2022) et Alain (1939-2015). De retour à Brest, la famille réside au 78 rue Jean-Jaurès. Mathieu Donnart entre comme ingénieur au Service des Eaux et de l’Ozone de la ville et en deviendra le directeur régional en 1933. Il donne également dans la politique locale, comme conseiller municipal à partir de 1935.
Lieutenant de réserve dans les blindés, il est mobilisé à la déclaration de guerre et s’illustre lors des combats du printemps 1940. Échappant à la captivité, Mathieu Donnart parvient à regagner Brest et sa famille. Mais désormais, flotte sur la ville le drapeau à croix gammée.
Résistant gaulliste
Ardant patriote, il brûle d’agir. Après avoir mis sa famille à l’abri des bombardements anglais sur Brest, il entre dans la lutte clandestine en 1942, grâce à l’ingénieur des Ponts-et-Chaussées Aldéric Lecomte. Dès lors Mathieu Donnart œuvre pour le mouvement de résistance Libération Nord. Rapidement, il prend des fonctions départementales et lors d’une rencontre à Vannes en 1943 avec le Général Audibert, il est nommé responsable départemental de l’Armée secrète (A.S) du Finistère.
Jean-Yves se souvenait être régulièrement réveillé en pleine nuit pour dire bonjour à son père, qu’il ne reconnaissait pas tout de suite du fait de ses accoutrements
, précise Gildas Priol, qui a rencontré plusieurs fois son fils. À 16 ans, il a reçu la médaille de la Résistance à titre posthume de son père
.
Chef départemental des F.F.I du Finistère
En 1944, les choses s’accélèrent et lui échoient de rallier derrière la bannière des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I), les différents mouvements de résistance du Finistère. Tâche qu’il réalise non sans mal. Il multiplie les entrevues pour nommer les responsables d’arrondissement et cantonaux qui devront déclencher une insurrection en cas de débarquement. Mais pour cela, il faut des armes.
C’est dans ce contexte qu’il se rend après le débarquement de Normandie, dans le Morbihan pour obtenir de l’aide. Sur le retour du second trajet, fin juin 1944, il est arrêté à Bubry (56). Détenu et torturé à Pontivy, Mathieu Donnart est fusillé la veille de son 40e anniversaire. Le 21 juillet 1947, le Général de Gaulle en personne lui rend hommage à Pluméliau.
Pour en savoir plus sur Mathieu Donnart : www.resistance-brest.net
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