Par Tiracoon
Sébastien Peytavie. Un nom d’opération nazie. Une cible désignée. Une idéologie assumée. Ce qui a commencé dans les hôpitaux allemands en 1939 menace aujourd’hui un député. Sébastien Peytavie, député Génération.s a été menacé de mort par un néonazi au nom de l’« Aktion T4 », sinistre programme d’extermination nazie, précurseur d’autres massacres en Europe. L’Aktion T4 désigne la campagne d’extermination par assassinat des adultes handicapés, menée par le régime nazi de 1939 à 1941. Elle a fait 80 000 victimes. Derrière cette attaque, une idéologie toujours vivace : validisme, eugénisme et haine politique. Ce n’est pas un dérapage, c’est une alerte.
La cible est Sébastien Peytavie, mais c’est la République inclusive, les droits fondamentaux, et l’idée même d’égalité qui sont visés. C’est une nouvelle menace de l’extrême droite qui s’ajoute à toutes celles ciblant les insoumis. Deux projets d’attentats ont déjà été fomentés contre Jean-Luc Mélenchon. Plus d’une dizaine de députés insoumis sont menacés de mort régulièrement.
Menacer un député de l’« Aktion T4 », c’est une déclaration de guerre idéologique. L’extrême droite néonazie s’expose, sans honte ni crainte de représailles. Ni l’indifférence ni le silence ne sont possibles. Le 1ᵉʳ mai, la mobilisation doit être massive contre l’extrême droite au service de l’oligarchie et de sa guerre sociale. Notre article.
« Aktion T4 »
C’est le nom du programme nazi précurseur de la « solution finale » dans l’Europe occupée. Il s’agit de la mise à mort systématique et méthodique de toutes les personnes handicapées placées dans des institutions en Allemagne.
L’Aktion T4 a systématisé l’eugénisme en vigueur depuis les années 20, avant même l’arrivée de Hitler au pouvoir. Les vies des personnes handicapées étaient considérées comme « indignes d’être vécues », des « poids génétiques et financiers » pour la société allemande. « Un effort de guerre », selon Adolf Hitler. Des bébés aux adultes, les personnes handicapées ont été pour la plupart emmenées dans des chambres à gaz et des fours crématoires.
« Les architectes de la « solution finale » empruntèrent ensuite les chambres à gaz et les fours crématoires conçus pour la campagne T4 pour y assassiner les Juifs dans les pays d’Europe occupés par l’Allemagne. »
Encyclopédie mutimédia de la Shoah
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« Voyant que je suis en fauteuil, il fait alors référence à l’Aktion T4 »
Aktion T4 : un nom et une signification qui glacent le sang. Menacer une personne d’une « Aktion T4 », c’est menacer sa vie. Sébastien Peytavie, député de la quatrième circonscription de Dordogne, a déposé plainte pour appel au meurtre ce samedi 5 avril 2025. Un blogueur néonazi français fiché S en fuite au Japon, multicondamné (racisme, contestation de crimes contre l’humanité) a en effet ciblé le député comme « l’heureux participant de la prochaine Aktion T4 ».
« Ce n’est pas une simple attaque (…) C’est une offensive contre ce que je suis, en tant qu’élu, en tant qu’homme en situation de handicap, en tant qu’être humain. Ces mots montrent le vrai visage de l’extrême droite : un projet politique profondément raciste, validiste, eugéniste, autoritaire, qui rêve de purification et de mise à mort. » a déclaré l’élu Génération.s
L’extrême droite dédiabolisée, encravatée, vampirise TikTok et réclame des peines plus lourdes et une tolérance zéro contre les délinquants ou la fin de « l’assistanat », revendiquant les « têtes hautes » et les « mains propres » de tous ses membres.
La même extrême droite hurle au scandale quand elle est condamnée, prise la main dans le pot de confiture européen. L’État de droit est attaqué sur toutes les chaînes et des « fermez-la » volent sur les plateaux. Tête basse.
La même extrême droite ne craint plus d’exprimer son projet politique ultra-violent, eugéniste, autoritaire, colonialiste, portée qu’elle est par le climat délétère insufflé par les médias dominants et l’absence de réaction forte de la puissance publique. Mains sales.
Les canaris de la mine
Cette attaque ouverte contre Sébastien Peytavie est en réalité portée contre nous toutes et tous. Les menaces contre les personnes handicapées, puis l’effondrement de leurs droits dans la société, sont les premiers signes de la déchéance des droits humains.
En Allemagne, en 1939, les nazis ont testé leurs outils d’extermination sur les personnes handicapées, en premier. Vinrent les suivants sur la liste, puis d’autres encore. « Qui aurait pu prédire ? »
Aux États-Unis, Trump souhaiterait, selon un témoin, la mort des handicapés. Son administration en 2025 a interdit des mots liés au handicap et à l’inclusion dans les communications des agences fédérales, comme « disabled » (handicapé), « inclusion », « diversity » (diversité), « equity » (équité), « underrepresented » (sous-représenté), ou « underserved » (mal desservi) (Reuters, 20 février 2025). Après les mots, ce sont les gens qui disparaissent des politiques publiques. Un décret signé par Trump interdit désormais toute politique en faveur de la diversité, de l’équité et de l’inclusion.
« Ces gens… L’état dans lequel ils sont, toutes les dépenses, peut-être que ce genre de personnes devraient juste mourir ». « Je ne sais pas, aurait répondu Donald Trump. Il ne te reconnaît pas. Peut-être tu devrais juste le laisser mourir et t’installer en Floride ».
Et demain ? « Qui aurait pu prédire ? »
La France, pays des droits de l’homme valide, debout et en bonne santé, se fait régulièrement admonester par l’ONU pour son absence de politique favorable aux personnes handicapées. La France, ce pays où l’on ségrègue chèrement au lieu d’inclure. Ce pays où la voix des personnes handicapées compte moins que celle des institutions qui les enferment. La France, ce pays où des nervis peuvent frapper, insulter et menacer de mort des personnes handicapées. Et demain ? « Qui aurait pu prédire ? »
Pour aller plus loin : Extrême droite : quand cinq skinheads lynchent une personne handicapée à Montmorency
Une vague d’indignation et de soutiens contre cette extrême droite
La France Insoumise (LFI), rejointe par d’autres élus de gauche, apporte son soutien à l’élu. Toutes et tous dénoncent les menaces inadmissibles proférées à l’encontre de Sébastien Peytavie, relevant entre autres que l’extrême droite n’a pas changé, que cette menace est symptomatique d’une idéologie persistante, « moribonde », qui « submerge nos médias », et dont la nature est systémique. [Livret handicap de LFI ; Antoine Léaument ; François Piquemal ; Hadrien Clouet ; Ségolene Amiot ; Manuel Bompard …]
Sur les réseaux, les citoyens rappellent que « pour Retailleau, le problème c’est l’extrême gauche », que Sébastien Peytavie a raison d’exposer le « vrai visage » de l’extrême droite, que « la haine n’a pas sa place », qu’« il ne faut rien laisser passer », qu’on « est tous ensemble », que ces gens sont « ignobles ».
Sur Twitter, @inclusion_in_fr, maman d’un enfant handicapé, confie : « Ce message me glace le sang. Ce n’est pas seulement une attaque contre une personne, c’est une attaque contre toutes les vies que la société juge « inutiles », « coûteuses » ou « indésirables ». Ma plus grande peur ? Que personne s’indigne… »
Depuis samedi, est-ce qu’une vague d’indignation s’est élevée sur les médias mainstream ? Est-ce que cette agression fait la une de tous les journaux ? Est-ce que des membres du gouvernement, si prompts à condamner un mot mal compris sortant de la bouche des dirigeants de La France Insoumise, ont pris la parole pour soutenir inconditionnellement Sébastien Peytavie et toutes les personnes handicapées ?
Nous réclamons justice et exposition médiatique de ces horreurs. Pour Sébastien Peytavie, pour toutes les personnes handicapées, pour tous les citoyens. L’eugénisme n’a pas sa place chez nous.
Un sursaut collectif nécessaire : dans la rue et dans les urnes, tous ensemble contre les idéologies de l’extrême droite !
Ces menaces ne visent pas seulement Sébastien Peytavie, mais les fondements mêmes de notre démocratie. Ne laissons pas les fascistes piétiner notre drapeau. Ils ont osé menacer un député français au nom de l’Aktion T4 et avec lui, toutes les personnes handicapées. Ils ont osé réactiver le langage de l’extermination. De l’eugénisme. De l’élimination.
Le souvenir des résistants, des déportés, des enfermés, des assassinés est notre mémoire, celle qui dit NON. Non à la haine. Non à cette barbarie et à tous ses oripeaux.
Ce qui se joue en France résonne au-delà de ses frontières. Menacer un député au nom d’un programme d’extermination, c’est donner un écho funeste à une vague mondiale : montée des extrêmes, recul des droits, mise à mort des plus vulnérables.
De Trump à Orbán, de Paris à Varsovie, les mêmes vents soufflent. Mais à République, le peuple répond. Dimanche 6 avril, il montre une autre voie. Celle qui unit, qui protège, qui refuse l’effacement. Aujourd’hui, c’est la France qui répond. Le 1ᵉʳ Mai, partout en France, la riposte continue. Demain, ce devra être l’Europe. Le monde. Face à l’extrême droite, riposte populaire crie les manifestants à l’appel des forces de résistances ! Le silence n’est pas une option.
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Source: https://linsoumission.fr/2025/04/08/extreme-droite-sebastien-peytavie/
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/menace-de-mort-sur-un-site-neonazi-le-depute-sebastien-peytavie-porte-plainte-lextreme-droite-defend-a-nouveau-leugenisme-li-fr-8-04-25/↗