Michelin : 1 200 salariés sur le carreau après l’annonce de la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet (H.fr-5/11/24)

La direction du géant pneumatique s’est engagée à accompagner les 1 254 salariés sur le carreau pour retrouver un emploi pérenne. © Gerald Holubowicz/ABACAPRESS.COM

Invoquant un « effondrement de l’activité », le géant du pneu Michelin a annoncé ce mardi 5 novembre l’arrêt de la production dans ses usines de Vannes et de Cholet, dans l’ouest de la France, au plus tard début 2026. Plus de 1 200 salariés se retrouveront sur le bas-côté. Le bénéfice net du groupe s’est élevé à près de 2 milliards d’euros en 2023.

Par Hayet KECHIT.

La menace était latente depuis plusieurs semaines, entretenue à coups de faux-fuyants qui avaient récemment poussé les syndicats à sortir de la table des discussions. Le mardi 5 novembre au matin, la direction du fabricant de pneumatiques Michelin a mis fin à ses tergiversations, en annonçant aux salariés des usines de Cholet (Maine-et-Loire) et Vannes (Morbihan) l’arrêt de la production sur ces sites situés dans l’ouest de la France. Quelque 1 254 employés – 955 à Cholet, 299 à Vannes – sont concernés par la fermeture de ces deux usines (sur les quinze encore présentes en France), prévue pour « au plus tard début 2026 ».

« C’est l’effondrement de l’activité qui a provoqué cette situation », s’est justifié, auprès de l’AFP, le PDG de Michelin, Florent Menegaux, qui invoque « une dégradation lente de la compétitivité » en Europe, face à la concurrence asiatique, sur fond de fort ralentissement du marché des véhicules neufs. « Les circonstances du marché européen du pneumatique – poids lourds d’un côté, et camionnettes – font que nous ne voyons pas comment nous pourrions recharger ces sites structurellement à moyen et long terme », a encore plaidé le patron du groupe de Clermont-Ferrand.

« Aucune perspective de redressement »

« Aucune perspective de redressement » n’est donc à envisager, aux yeux du dirigeant, ni pour la grande usine de Cholet-, spécialisée dans la fabrication de petits pneus pour camionnettes, elle serait frappée par « une baisse significative de ce marché »-, ni pour celle de Vannes- productrice de câbles métalliques, elle ferait face à une baisse continue de ses volumes de production « en raison notamment de l’évolution du niveau de la demande des usines poids lourd du groupe en Europe ».

Si la direction du géant pneumatique, qui s’est engagée à accompagner les 1 254 salariés sur le carreau pour retrouver un emploi pérenne, met en avant le caractère « inéluctable » de ces fermetures, l’intersyndicale, déjà échaudée, ne manquera pas d’opposer d’autres chiffres aux arguments du groupe, notamment le montant de son bénéfice net, qui s’est élevé à près de 2 milliards d’euros en 2023, avec un résultat opérationnel record.

« Michelin a les moyens de faire travailler les collègues de Vannes et Cholet en gardant les productions, en en faisant revenir d’autres ou en en développant de nouveaux modèles. À Cholet, rien n’empêche de changer de gamme, en ajoutant à la fabrication des pneus 16 pouces, des 17 et 19 pouces », fait valoir auprès de l’Humanité Romain Baciak. « Mais le groupe sait où il veut nous amener : l’industrie en France n’est plus forcément son objectif, déplore le délégué syndical central CGT. Nous craignons l’annonce d’autres mauvaises nouvelles, comme sur le site du Puy où nous sommes inquiets du taux de charge. »

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Source; https://www.humanite.fr/social-et-economie/automobile/michelin-1-200-salaries-sur-le-carreau-apres-lannonce-de-la-fermeture-de-ses-usines-de-vannes-et-cholet

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/michelin-1-200-salaries-sur-le-carreau-apres-lannonce-de-la-fermeture-de-ses-usines-de-vannes-et-cholet-h-fr-5-11-24/

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