Migrants mineurs : le Département de la Loire-Atlantique doit «donner des perspectives» (OF.fr-28/06/23)

Le logement des mineurs non accompagnés reste un problème majeur en Loire-Atlantique.

Par Philippe CORBOU (Presse Océan)

Le conseiller départemental Philippe Dugravot (Démocratie 44) a présenté la synthèse de la mission menée par le Département au sujet des mineurs non accompagnés (MNA).

L’assemblée départementale, le 12 décembre 2022, avait voté la création d’une mission d’information et d’évaluation relative à la prise en charge, à l’accompagnement et au suivi des mineurs non accompagnés. Cette mission a été menée à l’initiative de Démocratie 44. La mission a clos ses travaux le 23 mai 2023 par l’adoption à l’unanimité de ses membres d’un rapport riche d’informations d’analyses et de contributions.

Accompagner, former, abriter et donner des perspectives est la solution

Le rapporteur Philippe Dugravot en a présenté les résultats :  La prise en charge des mineurs non accompagnés relève de l’aide sociale à l’enfance et donc du Département. En Loire-Atlantique, 94 % des MNA sont des jeunes garçons âgés de 15 à 17 ans. Et depuis 2022, il y a même un rajeunissement avec des mineurs de moins de 15 ans. 47 % arrivent d’Afrique centrale (Guinée, Côte d’Ivoire, Mali), 20 % du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie), 7,4 % d’Afghanistan et 6,2 % du Bangladesh. Ce qui pose un problème, carun tiers d’entre eux, au minimum, n’est pas francophone .

Mais Philippe Dugravot précise aussitôt, devant une salle très attentive, qu’une très large majorité de ces MNA est, en fait, majeure.  En 2018, il y avait 511 mineurs non accompagnés accueillis dans notre département contre 130 jeunes majeurs. En 2022, il y a eu 503 MNA et 511 jeunes majeurs .

C’est pourquoi le Département travaille sur une évaluation sociale, avec l’association Saint-Benoît-Labre, sur une évaluation administrative avec les services de l’État et parfois une évaluation médicale, sur décision judiciaire, via des examens osseux, mais cela reste marginal.

Le rapporteur insiste sur  la question de l’accès au logement, qui est très difficile, puisqu’il n’y a que 845 places dans le département, dont 550 via Saint-Benoît-Labre, 70 avec les Apprentis d’Auteuil. Et 170 jeunes sont accueillis en chambres d’hôtel. Mais ce dernier dispositif prendra fin en septembre 2024 .

Tout cela a un coût, puisque le budget de fonctionnement sur les MNA a augmenté de 28,7 % l’an passé et de 130 % depuis 2017.  On est passé de 15 à 35 M€ et cela reste une politique très sensible et on regrette que l’État ne fasse pas son travail..

L’État participe au financement de l’accueil provisoire d’urgence et de l’évaluation des conditions de minorité et d’isolement, à travers une aide forfaitaire de 500 € par jeune évalué (1 200 € pour le Département) et pour l’hébergement de 90 € par jour pendant 14 jours, réduit à 20 € entre le 15e et le 23e jour (contre 100 € pour le Département).

Alors que l’État veut implanter un nouveau centre de rétention en Loire-Atlantique, le socialiste rezéen François Thiriet, président de la mission, pense que  l’immigration est une chance pour la France, alors que l’inertie de l’État est une catastrophe. Il faut accompagner, former et donner des perspectives aux migrants. Beaucoup ne demandent qu’à travailler. Soyons exigeants, mais on sait que tout n’est pas parfait. 

Source: https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/migrants-mineurs-le-departement-de-la-loire-atlantique-doit-donner-des-perspectives-504b3

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/migrants-mineurs-le-departement-de-la-loire-atlantique-doit-donner-des-perspectives-of-fr-28-06-23/

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