Mobilisé à Mayotte après le cyclone, ce bénévole de Landerneau est « volontaire pour repartir » (OF.fr-7/02/25)

Frédéric Fiasson, bénévole à la Croix-Rouge de Landerneau (Finistère). | CROIX-ROUGE

Frédéric Fiasson, bénévole à la Croix-Rouge de Landerneau (Finistère), a fait partie des premiers volontaires à s’envoler pour Mayotte après le cyclone Chido. Transport, soin, soutien… Pendant deux semaines, le jeune retraité a été de toutes les tâches pour répondre aux besoins urgents.

Entretien réalisé par Eloïse LEVESQUE.

Rencontre avec Frédéric Fiasson, bénévole à la Croix-Rouge de Landerneau (Finistère), un mois après son retour de Mayotte, ravagée par le cyclone Chido le 14 décembre 2024.

Depuis combien de temps êtes-vous bénévole à la Croix-Rouge ?

Seulement deux ans. Je suis retraité et je vivais en Espagne avant d’arriver dans le Nord Finistère. Et quand je suis arrivé, j’ai voulu m’engager associativement. Cette cause me correspondait bien. Je fais de l’action sociale, je vais notamment au domicile des personnes isolées pour passer du temps avec elles, toujours en binôme. Je suis aussi devenu secouriste.

Comment votre engagement vous a-t-il conduit vers cette mission ?

Le cyclone a eu lieu le 14 décembre. Dès le lendemain, on recevait un appel du siège de la Croix-Rouge pour des renforts. J’ai tout de suite eu envie de partir. J’étais motivé. Et puis il fallait réagir rapidement. J’ai déposé ma candidature et j’ai été choisi pour intégrer de la première vague. On était cinquante de toute la France à partir en même temps, dont trois du Finistère.

Comment on se prépare à un tel voyage ?

J’ai su au dernier moment quand je partirais. Ne sachant pas à quoi m’attendre, j’ai pris toutes sortes de vêtements. Mais finalement, il faisait tellement chaud – 43 °C la journée – que j’ai utilisé peu de choses. Seulement quelques tee-shirts. J’ai décollé de Charles-de-Gaulle le 21 décembre pour une durée de quinze jours. On nous avait demandé de prendre de l’eau, car il n’y aurait rien sur place.

Frédéric Fiasson est secouriste à la Croix-Rouge. | CROIX-ROUGE

Comment s’est passée votre arrivée ?

Il a d’abord fallu installer une base de vie au collège de Mamoudzou. Il a fallu nettoyer. Il y avait plein de boue, de poussière, de verre. On dormait sur des lits de camp militaires dans les salles de classe, avec des moustiquaires. Dehors, c’était la désolation. L’eau était marron, il n’y avait pas de vie. Les collines étaient rasées. Les arbres étaient broyés.

Quelles actions avez-vous menées sur place ?

On allait voir les gens pour évaluer les besoins. Certains nous disaient, une semaine après le cyclone, qu’on était les premiers à venir les voir. J’ai aussi participé à des soins. Il y avait pas mal de blessures, notamment aux pieds, car beaucoup de personnes circulaient sans chaussures. J’ai aussi fait du transport, du nettoyage, de l’entretien, toutes sortes de tâches. En fait, il y avait toujours quelque chose à faire, que ce soit un camion à décharger ou une tente à monter.

Comment expliquez-vous un tel isolement ?

On faisait vraiment de la randonnée pour accéder aux habitations. Lors d’une mission, j’ai rencontré un homme diabétique qui n’avait rien pour mesurer sa glycémie. Il était en détresse. On a parcouru 20 km en voiture pour réussir à avoir du réseau et pouvoir appeler le Samu.

Que retenez-vous de cette mission ?

J’ai mis deux semaines à me remettre d’aplomb. Et puis, je me suis porté volontaire pour repartir… J’attends la réponse. On reçoit autant qu’on donne et il y a encore des besoins. Joseph, un autre bénévole de la Croix-Rouge Landerneau y est actuellement. Il rentre dans les jours à venir.

Pour apporter des dons pour Mayotte : https://donner.croix-rouge.fr/urgence-mayotte

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Source: https://www.ouest-france.fr/mayotte/mobilise-a-mayotte-apres-le-cyclone-ce-benevole-de-landerneau-est-volontaire-pour-repartir-4d194f72-e4b6-11ef-95b5-abc03fff97b2

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