« La flotte océanographique devrait entrer dans le cadre de la Flotte stratégique française » : l’association militante Mor Glaz réagit aux annonces ministérielles, à l’occasion des 40 ans de l’Ifremer.
Par Frédérique GUIZIOU.
« La recherche océanographique doit être développée et défendue ; et pas seulement par des promesses politiciennes ! » Après la double visite ministérielle, samedi 12 octobre 2024, au port de Brest, c’est ainsi que réagit Jean-Paul Hellequin, le président de Mor Glaz, l’association militante de « défense de la mer, des marins, de la faune et de la flore marine » : « Notre devenir et notre indépendance en dépendent, alors que certains groupes privés investissent dans ce secteur indispensable pour l’avenir de l’homme et de l’environnement », avertit Jean-Paul Hellequin.
Patrick Hetzel, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et Fabrice Loher, ministre délégué à la Mer et à la Pêche, ont célébré les 40 ans de l’Ifremer à bord du Pourquoi pas ?. Une délégation d’acteurs institutionnels accompagnait les deux ministres sur ce navire amiral de la Flotte océanographique française, opérée par l’Ifremer et sa filiale d’armement Genavir.
« Boussole des politiques publiques »
Un moment de rencontre pour permettre aux décideurs de « prendre le pouls de l’Océan », la mesure des grands enjeux océaniques et de l’engagement des scientifiques : « La science doit être la boussole guidant nos politiques publiques, a confirmé Fabrice Loher. Et l’Ifremer est un pilier stratégique dans l’élaboration des politiques publiques liées à la mer, aux littoraux, et aux ressources maritimes. »
Au total, en 2024, plus de 16 millions d’euros seront alloués par l’État à l’institut. Une augmentation d’un million d’euros par rapport à 2023 : « Exceptionnel dans le contexte budgétaire compliqué actuel », a annoncé le ministre.
Des « promesses non tenues »
« La recherche océanographique doit rester une priorité même en cette période de restrictions budgétaires », commente encore Jean-Paul Hellequin avant d’asséner : « Les deux ministres ont confirmé des promesses déjà faites, mais non tenues par le président de la République Emmanuel Macron, en 2019, aux Assises de la mer à Montpellier. »
Pour Mor Glaz, la flotte océanographique de l’Ifremer « devrait entrer dans le cadre de la Flotte stratégique française, à l’exemple de puissances maritimes comme la Chine, le Japon et les États-Unis. »
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