Par Maxime LAVENANT
Le nouvel hôpital de Guémené-sur-Scorff (Morbihan), désormais établi dans la commune voisine de Locmalo, a été inauguré ce mercredi 28 juin 2023. L’épilogue d’un projet lancé il y a 12 ans.
Opérationnel depuis quelques semaines, le nouvel hôpital Alfred-Brard a été inauguré officiellement ce mercredi 28 juin 2023, à Locmalo (Morbihan). L’épilogue d’un projet né en 2011, qui aura fait couler beaucoup d’encre, de sueurs et de larmes.
Les discours empruntent d’ailleurs largement aux douze années écoulées. Car impossible de ne pas faire un rappel historique
, dit avec émotion René Le Moullec, maire de Guémené-sur-Scorff (Morbihan), commune voisine où l’établissement avait ouvert en 1927 avant son transfert dans les nouveaux locaux.
« Ténacité »
Combat
, travail d’équipe
, victoire collective
… L’heure est aussi à la concorde. Et cette dernière s’affiche jusqu’aux panneaux de rue. La nouvelle voix d’accès au site vient en effet d’être baptisée rue des frères Hubert, du nom de ces deux frères chacun maire de Guémené et Locmalo dans les années 1970.
Pour revenir à l’histoire plus récente, elle s’ouvre en novembre 2011, quand la commission de sécurité émet un avis défavorable sur la poursuite de l’activité. Autrement dit, le risque d’une fermeture administrative complète
était réel, reconnaît Alizée Hatier, directrice déléguée du Centre hospitalier Centre-Bretagne (CHCB), et à ce titre d’Alfred-Brard.
S’ensuivent discussions, négociations, retournement de situation, jusqu’à la médiatique grève de la faim du maire guémenois, engagé dans un bras de fer avec le Département qui avait revu son engagement à la baisse. Certains me l’ont reproché mais à ce moment-là, je ne voyais pas d’issue, nous étions coincés
, confiait il y a quelques jours l’élu à Ouest-France.
À lui et aux autres, la directrice de l’Agence régionale de santé, Élise Noguera ne manque pas d’adresser ses remerciements pour votre ténacité, on a fait les bons choix quand on voit la réalisation
. On m’a beaucoup raillé mais je continue à le dire, c’est le chantier du siècle sur un territoire comme le nôtre
, appuie René Le Moullec.
« Symbole d’espoir »
C’est un moment historique
, confirme Alizée Hatier, chiffres à l’appui. Qui évoque 11 200 m² de bâtiments, 208 agents, près de trois ans de travaux, et une facture finale qui aura grossi de 10 % en raison de l’inflation pour s’établir à plus de 25 millions d’euros. Et si, avec 150 lits, le nouvel Ehpad en a perdu 20, le reste des services (soins de suite, médecine générale, soins palliatifs) a pu être sauvé
.
Ce maintien d’une filière de soins complète était essentiel
, appuient les différents acteurs. Il offre à l’établissement une attractivité qui lui a permis de recruter 6 médecins. Un symbole d’espoir
dans une époque marquée par la multiplication des déserts médicaux, relève le conseiller départemental Dominique Le Niniven.
Oui, notre situation est idyllique, mais il ne faut pas oublier le reste, la situation des hôpitaux publics, des services des urgences
, lance René Le Moullec. Élise Noguera ne nie pas la réalité des tensions démographiques des professionnels de santé
. Avec Alfred-Brard, elle y voit cependant une réussite
du service public, qui participe à l’attractivité d’un territoire
et le prépare de la meilleure des façons au choc à venir avec le départ à la retraite
de nombreux médecins.
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