
Après l’annonce de candidature à la mairie de la socialiste Gaëlle Le Stradic, que reste-t-il de Lorient en commun ? Et du projet d’union de la gauche pour reprendre Lorient à la droite ? Certains misent déjà sur les accords de l’entre-deux tours.
Par Nadine BOURSIER.
« L’histoire se répète. Les dernières municipales n’ont visiblement pas servi de leçon à certains », commente Laurent. « Du coup c’est la guerre à gauche à Lorient avec l’écolo Damien Girard. Fabrice Loher doit ouvrir le champagne ce soir et savourer sa ré-élection avec une nouvelle victoire du centrisme macroniste de droite », réagit Nicolas. Après l’annonce de candidature à la mairie de Lorient de Gaëlle Le Stradic, ce mercredi 4 juin 2025, les commentaires pleuvent sur les réseaux sociaux. La probabilité d’une seule liste à gauche à Lorient s’amenuise.
Y aura-t-il deux listes à gauche, trois, ou plus… ? Le 7 mars, Damien Girard, député écologiste de la 5e circonscription, annonçait qu’il était candidat à la candidature pour l’union de la gauche version Lorient en commun (en 2020, elle rassemblait les Écologistes, le Parti communiste, le Parti socialiste, l’Union démocratique bretonne). Une semaine plus tard, la socialiste Gaëlle Le Stradic, devenue cheffe de file du groupe des élus de Lorient en commun au conseil municipal (10 élus) et vice-présidente à la Région Bretagne, quittait les assises des gauches et des écologistes, portées par l’association Lorient en commun. Elle est aujourd’hui candidate et conduit le collectif Lorient Ensemble (le nom fait écho à Quimper Ensemble porté par la maire socialiste Isabelle Assih).
Une liste LFI
L’association Lorient en commun présentera-t-elle un ou une candidate ou se rangera-t-elle aux côtés de la socialiste ? « On continue à travailler avec Lorient en commun, confie Damien Girard, ce jeudi. C’est un outil qui fonctionne bien. Encartés, non encartés, l’objet est de faire en sorte que tout le monde puisse contribuer, la porte reste ouverte. La désunion, c’est l’assurance vie de Fabrice Loher. » Le 24 mai, il avait lancé l’idée d’une grande primaire locale où tous les Lorientais de gauche pourront désigner leur candidat.
Florence Gourlay, co-présidente de Lorient en commun, et élue au conseil municipal, n’a pas répondu à notre appel.
« Il y aura trois listes à gauche », prédit, de son côté, Vincent Le Tertre, chef de file LFI pour les municipales 2026, qui ne souhaite pas commenter « la guerre d’égo du centre gauche. » Persona non grata chez les socialistes, les Insoumis lorientais, qui ont validé leur programme, sont bien décidés à réunir « la gauche de rupture au premier tour en 2026 ». Ils ont rencontré les communistes, avec qui ils partagent une « convergence programmatique » et à qui ils ont fait une proposition, doivent revoir le NPA (nouveau parti anticapitaliste), mais aussi Révolution écologique pour le vivant (parti d’Aymeric Caron).
Communistes et UDB courtisés
Les communistes sont courtisés des trois côtés. Comme l’UDB. Si l’annonce de Gaëlle Le Stradic n’est pas une surprise, elle peut mettre mal à l’aise ses coéquipiers du groupe municipal Delphine Alexandre (PCF) et Gael Briand (UDB). « L’UDB ne va pas faire une autre liste, confie Gael Briand, qui ne souhaite pas en rajouter à la cacophonie. On se décidera en fonction du programme et de la posture politique, qu’on souhaite constructive. On n’a pas de préjugés. On a des idées politiques à faire avancer. » Et comme l’élu autonomiste le rappelle, « il y a deux tours. On peut gagner en fédérant au 2e tour ».
« Des candidatures sont lancées dont nous prenons acte, réagit Boris Campos, le secrétaire local des communistes. Nous donnons toutefois priorité à la discussion sur les projets de programme. Nous avons publié le nôtre, et nous attendons les publications des programmes des autres forces de gauche pour pouvoir aller plus avant dans la construction d’une alliance électorale pour les municipales, que nous souhaitons la plus large possible. »
Les élections de 2020 sont dans toutes les têtes : Fabrice Loher avait ravi la ville à la gauche, après cinquante ans de socialisme, à la faveur d’une quadrangulaire au second tour, avec trois listes à gauche. « Notre objectif à Lorient en commun était de réconcilier toute la gauche. On a échoué, reconnaît Gael Briand. Personne ne fédère les deux tendances françaises, celle qui tire d’un côté vers LFI et celle qui tire vers le centre gauche. »
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