
Il n’est pas encore question d’ouvrir des mines, seulement de sonder le sous-sol. Mais, déjà, les projets de recherche de Breizh ressources suscitent l’opposition de riverains, d’élus et d’associations, en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan.
Par Stéphane GUIHENEUF & Guillaume BIETRY.
Affiches, réunions publiques… Depuis plusieurs mois, la grogne monte en Bretagne contre Breizh ressources, la société qui veut sonder le massif armoricain pour détecter d’éventuels gisements de métaux (or, zinc, étain, plomb, antimoine…). Basée à Lorient, l’entreprise a déposé trois demandes de permis exclusif de recherche, dont un, baptisé Epona, concerne quatre communes du Morbihan, à l’est de Lorient. Si aucun permis n’a été octroyé, la riposte s’organise déjà dans le secteur.
« On incite les gens à empêcher l’accès de leur parcelle afin de rendre irréalisable le maillage », fait savoir Élodie Le Floch, maire de Kervignac. « On a déjà plusieurs centaines de personnes, dont des propriétaires fonciers. Cela commence à faire de la surface », indique, de son côté, Pierre Loisel, délégué pour le Morbihan de l’association Eau et rivières de Bretagne. En interdisant l’accès, les opposants espèrent réduire l’intérêt du site pour l’exploitant. Selon l’association, ce projet, s’il venait à déboucher sur l’ouverture d’une mine, représenterait un vrai danger pour l’environnement : « Il n’y a pas de mine propre, on nous laisse derrière un champ de bataille ».
Réunions publiques
Autre projet, mêmes préoccupations. Cette fois-ci, le dossier s’appelle Taranis et couvre une zone de 360 km² sur 20 communes, à cheval sur le Morbihan, l’Ille-et-Vilaine et la Loire-Atlantique. Là aussi, à l’initiative d’Eau et rivières, une campagne de refus d’accès aux propriétés est organisée. Environ 1 000 propriétaires y ont répondu, selon Jean Baranger, membre de Stop Taranis, un collectif d’habitants des communes concernées par le projet. Leur slogan : « Ni mines ici, ni mines ailleurs ». Depuis plusieurs semaines, ils s’activent pour informer les habitants et les élus lors de réunions publiques.
Selon Stop Taranis, dix communes ont, par ailleurs, voté des délibérations s’opposant à toute intervention de Breizh ressources sur les parcelles communales. C’est le cas, notamment, à Saint-Congard (56). « Une mine, c’est de la pollution, explique le maire, Didier Hurtebize. C’est aussi une forte consommation d’eau, une ressource précieuse que nous souhaitons protéger. »
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