Fermetures à Plouzané et à la faculté de médecine, problème d’horaires, de matériel, etc. Il y a de l’eau dans le gaz entre l’université et le Crous, gestionnaire des espaces de restauration. Pour remédier à cette situation, l’Université de Bretagne occidentale (UBO) lance un appel d’offres concernant l’exploitation de quatre de ses cafétérias, à Brest et Plouzané (Finistère). Le premier du genre.
Par Laurence GUILMO.
« Fermeture exceptionnelle de votre Resto U’pour une durée indéterminée. » Cette affiche apposée sur la porte de la cafétéria de la faculté de médecine (3 600 étudiants) pourrait prêter à sourire. Mais elle ne fait pas rire du tout les étudiants. Depuis décembre 2024, cet espace neuf, géré par le Crous (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires), est fermé. Sans explications. « On a entendu parler d’un problème technique. Mais, en janvier, il n’a pas rouvert. Et depuis, plus rien… », souffle Maylis, en 3e année de médecine.
Pour permettre, malgré tout, de prendre un repas chaud et à l’abri, plusieurs grandes tables ont été installées au rez-de-chaussée de la faculté par l’administration. Ce mercredi 12 mars 2025, à 13 h, toutes sont occupées. Deux micro-ondes sont à disposition. « C’est mieux que rien, mais c’est limité. Quand on est dix et qu’il faut 2 minutes pour réchauffer un plat, les dernières attendent pour manger leur repas », déplore Louna, en 1re année de kinésithérapie. « Et c’est moins sympa pour discuter. Les premières ont déjà fini quand les dernières commencent ! » ajoute Bleuenn, même cursus.
« On regrette notre Resto U »
Certains étudiants ont amené leur « lunch box » avec un repas préparé chez eux. D’autres ont acheté des salades ou « pasta boxes » au supermarché. « On regrette notre Resto U. C’était rapide pour manger et pratique pour se poser », ajoute une étudiante en orthophonie. D’autres vont déjeuner au RU de la faculté des lettres ou à celui des sciences, à vingt minutes à pied, pour les tarifs étudiants (1 € pour les boursiers, 3,30 € pour les autres). Mais il y a beaucoup de monde. « Souvent, on fait la queue une demi-heure, souvent plus… »
Pascal Olivard, président de l’UBO, est aussi agacé. « Vous avez tous pu constater une dégradation constante du service rendu dans les cafétérias de l’UBO, jusqu’alors gérée par le Crous », a-t-il écrit le 5 mars, dans un mail adressé à la communauté universitaire, comme indiqué par Le Télégramme. Malgré nos tentatives répétées auprès de la direction régionale du Crous depuis plus de deux ans pour améliorer la situation, force est de constater qu’il n’y a pas eu les améliorations attendues. La cafétéria du pôle santé a même fermé par anticipation sans que nous ne soyons informés officiellement au préalable. »
Il ajoute : « Nous avons conscience des difficultés financières du Crous […] Il n’en reste pas moins que nos étudiants et personnels ne peuvent subir davantage ces dégradations. » Il a lancé un appel d’offres, le 15 février, concernant la gestion de quatre cafétérias de l’UBO : le pôle Santé (médecine), la faculté des sciences, le site des Staps, à Brest ; et le Pôle numérique Brest Iroise (PNBI) à Plouzané (où le RU a été fermé mi-janvier pour vétusté). Un marché à 14 millions d’euros, pour cinq ans, renouvelable une fois. Clôture le 15 avril. Avec des critères tels que la qualité des produits, l’amplitude horaire et le prix. Et mise en service au 1er septembre. Le Crous, établissement public qui gère depuis très longtemps les cafétérias de l’UBO mais dans un cadre non formalisé, pourra « bien entendu répondre ».
« Le café n’est plus servi au comptoir »
De son côté, le Crous répond que « quelle que soit l’issue de cette consultation », il « continuera à assurer sa mission de restauration à tarif social » dans ses autres structures ducampus de l’UBO: Restos U’, Armen, Kergoat et Centre et les cafétérias IUT, Kergoat et Centre.
Il justifie la fermeture de la cafétéria de médecine par « son incapacité juridique à investir dans la réparation du matériel de plonge de l’IBRBS (Institut brestois de recherche en bio-santé), actuellement en panne, sans autorisation formelle d’exploitation ». Cette fermeture aurait été évoquée « le 18 décembre entre le Crous et l’UBO » et le « 13 février ».
Par ailleurs, « l’ensemble des cafétérias Crous en Bretagne assure un service de vente de 9 h à 15 h. Au-delà, les salles de restauration sont ouvertes, des distributeurs automatiques prenant le relais. Il en est de même du café qui n’est plus servi au comptoir car, devant l’afflux des étudiants pour le repas à 1 €, les personnels ont été redéployés pour assurer la production de repas ». Enfin, « les conditions d’exploitation imposées par l’UBO demeurent difficilement supportables par le Crous, au regard de ses tarifs de vente ».
De leur côté, les Jeunes communistes disent « non à la privatisation des cafèts de l’UBO » car ils craignent une « hausse des prix et une baisse de la qualité de service ».
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