
Après un report d’une semaine suite à une manifestation d’étudiants, le conseil d’administration de l’Université de Bretagne occidentale (UBO) va voter son passage en Établissement public expérimental (EPE) ce jeudi 3 octobre 2024, à Brest (Finistère). Mais la séance se déroule à l’Ensta Bretagne, école d’ingénieurs rattachée au ministère des Armées. Des étudiants protestent.
Par Laurence GUILMO.
« L’avenir de notre université ne sera pas décidé en son sein. C’est une violence symbolique ! Un nouveau coup de force du président de l’UBO, Pascal Olivard ! » dénoncent Axell Youinou et Sylvain Le Guillou, représentants étudiants à l’Union pirate.
Ce jeudi 3 octobre 2024, à Brest, en début d’après-midi, à l’appel du syndicat, une quinzaine d’étudiants se sont réunis devant la faculté Segalen avant de prendre la direction de l’Ensta Bretagne, à Kergaradec, en périphérie du centre-ville. C’est dans cette école d’ingénieurs rattachée au ministère des Armées, que se déroule un nouveau conseil d’administration de l’UBO (Université de Bretagne occidentale) qui doit voter le passage de l’établissement universitaire en EPE (établissement public expérimental). Les étudiants protestataires ont peu de chances de passer les grilles de l’établissement !
Un vote reporté d’une semaine
Le changement de statut est contesté par l’Union pirate qui craint une privatisation de l’enseignement. Déjà, la semaine dernière, une cinquantaine d’étudiants s’étaient rassemblés devant la présidence de l’université finistérienne où se tenait un conseil d’administration, pour protester. Pascal Olivard était venu à la rencontre mais aucun terrain d’entente n’avait été trouvé. Néanmoins, le vote avait été reporté d’une semaine.
Un «manque de démocratie» selon le syndicat étudiant
Une semaine marquée également par un message de Pascal Olivard en interne, adressé aux seuls personnels. L’Union pirate qui déplore le « manque de démocratie » sur ce projet, a dénoncé une nouvelle manière, « sauvage », de « mettre les étudiants à l’écart de ce qui les concerne ». Sofiane, étudiant à Rennes 2, met en garde contre la dérive des « appels à projets aux financements temporaires, qui privilégient les sciences dures et oublient les sciences humaines et sociales ».
Mercredi, le syndicat a organisé un débat sur la question à la faculté des sciences, qui a attiré environ 70 personnes. Des représentants d’universités déjà passées sous statut EPE ont témoigné pour expliquer qu’un tel statut n’empêche pas les déficits. A contrario, le premier vice-président de l’UBO a expliqué la nécessité d’un tel statut pour développer l’UBO. En cette occasion, il a annoncé le déplacement du nouveau conseil d’administration à l’Ensta Bretagne, laquelle sera partenaire de l’EPE de l’UBO dans un comité stratégique qui accueillera aussi le CNRS et Ifremer, mais ne sera pas un état membre.
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Il est prévu la création d’un Institut national polytechnique (INP) regroupant trois établissements qui relèvent de l’UBO : l’Esiab (École supérieure d’ingénieurs en agroalimentaire de Bretagne atlantique), l’Enib (l’École nationale d’ingénieurs de Brest) et l’IAE (l’école de management de l’UBO).
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