
Plus de 170 personnes ont manifesté, ce samedi 25 mai, dans les rues de Quimper pour dénoncer la réforme dite du « choc des savoirs ». Des parents et familles, qui se sont joints au mouvement, ont exprimé de fortes inquiétudes.
Par Johanne BOUCHET.
« On veut le choc des moyens, pas le choc des savoirs », ont scandé près de 170 manifestants, ce samedi 25 mai, sur les quais de Quimper, à l’appel des organisations syndicales. Pour la première fois, les parents d’élèves étaient aussi appelés à manifester aux côtés des enseignants, personnels éducatifs, bénévoles et militants des associations d’éducation populaire et lycéens. « L’école publique est attaquée par des mesures qui ne répondent pas aux attentes », pointe Anne Seven, secrétaire départemental Unsa Éducation.
« Les groupes de niveaux préoccupent beaucoup les parents »
Groupes de niveaux, passage en seconde conditionné par l’obtention du brevet et tests en CM2 avant l’entrée en 6e sont dans le viseur. « Nous refusons le tri et la sélection des élèves », ajoute-t-elle. Une trentaine de parents et familles ont aussi tenu à manifester. « Les groupes de niveaux préoccupent beaucoup les parents. Dès l’instant où l’élève aura intégré un groupe, il ne pourra plus en sortir. Alors que la présence d’une tête de classe est un élément motivant pour les autres élèves », argumente Pascal Guichaoua, secrétaire de la FCPE du collège Paul-Langevin, au Guilvinec, et président de la FCPE du lycée Laennec, à Pont-l’Abbé. « Nous soutenons les enseignants et refusons que nos enfants soient triés et listés », tonne David et Marie, parents de deux enfants scolarisés à Quimper au collège La Tourelle, accompagnés de leur fille Anna, élèves de 6e.
Source de tensions parmi les élèves et dans les familles
« Les parents ne se rendent pas encore compte de l’impact que va avoir cette réforme sur l’enseignement de leurs enfants », estime la maman. « Cela va créer des tensions parmi les élèves et dans les familles. C’est leur mettre une pression supplémentaire », ajoute le père de famille. « Le gamin qui n’a pas son brevet, qu’est-ce qu’on va en faire ? Cette réforme est totalement improvisée », soufflent-ils. « C’est un retour en arrière sans précédent, signe d’une école passéiste et conservatrice. L’attachement à l’école publique et laïque implique d’accueillir tous les élèves sans discrimination », revendique l’intersyndicale.
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