
Un rassemblement à quelques pas de l’ambassade d’Israël s’est déroulé à Paris, le 26 mai « pour porter l’exigence d’arrêt immédiat du carnage, de levée du blocus à Gaza, pour interpeller le président Macron et pointer sa responsabilité ». Extraits de quelques prises de parole.
Par Rosalie ALBANI.
Le 26 mai, près de 200 syndicalistes, médecins, députés LFI, personnalités et militants se sont rassemblés à quelques pas de l’ambassade d’Israël à Paris dans le 8e arrondissement. Nombre d’entre eux avaient répondu à l’appel à l’initiative du Comité international contre la répression (Cicr) appelant à se rendre à l’ambassade d’Israël à Paris « pour porter l’exigence d’arrêt immédiat du carnage, de levée du blocus à Gaza, pour interpeller le président Macron et pointer sa responsabilité. » Dans leur appel, les signataires constatent que « nul ne peut ignorer ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux : une entreprise méthodique en vue d’anéantir un peuple, de l’expulser de sa terre. »
Pendant près d’une heure et demi, plusieurs prises de paroles se sont succédé. C’est la première fois qu’un rassemblement se tenait près de l’ambassade d’Israël depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza. Outre celles que nous publions ci-dessous, d’autres prises de paroles se sont succédé comme celle de la pédiatre néonatalogue Souadd Kout, du psychiatre Gérard Haddad – dont l’interview est à retrouver sur nos réseaux, de Bernard Sirkis pour l’Union juive Française (UJFP) qui a lu le communiqué de son organisation publié à l’occasion du 77e anniversaire de la Nakba. Rachel Messousse, secrétaire générale de l’Union départementale FO du Doubs a pris la parole au nom d’une « délégation de militants syndicalistes notamment des secrétaires d’UD et de fédérations FO, comme celles du 44, 49, 92, 75 et des militants de plusieurs départements du 33, 63, 69 ainsi que la Fnec FP-FO. (…) Au moment où Macron verse des larmes de crocodile sur Gaza, il valide la suspension d’une enseignante de Sens accusée d avoir organisé une minute de silence en hommage aux victimes de Gaza. La responsabilité de nos confédérations, c’est d’appeler résolument à la mobilisation comme dans certains pays comme à Londres. » Rima Hassan, députée européenne LFI était également présente pour « que cesse ce massacre et que les armes se taisent ». Une délégation composée de députés, de médecins et de syndicalistes s’est rendue devant l’ambassade, attendant, en vain d’être reçue. « Nous reviendrons encore plus nombreux » a appelé Gérard Bauvert, président d’honneur du Cicr.
Kévin Crépin, secrétaire général de l’Union départementale CGT de la Somme : « Depuis des mois, le gouvernement Macron organise la répression systématique de toutes les voix qui s’élèvent pour dénoncer le génocide. Il y a des dizaines de syndicalistes CGT qui sont inquiétés, il y a des calomnies incessantes sur toutes les voix qui s’élèvent pour dire : “Arrêt du génocide”. Aujourd’hui, ce même gouvernement feint de dire qu’il découvre la situation à Gaza, après avoir assuré pendant des mois les livraisons d’armes avec lesquelles on tue aujourd’hui en Palestine. Aujourd’hui, on est là près de l’ambassade pour l’arrêt de ce génocide et contre les bombardements. Mais on manifeste aussi pour dire que notre gouvernement est complice de ce génocide à partir du moment où il continue de livrer des armes, où il continue les relations diplomatiques, où il continue les accords d’association avec l’Etat d’Israël. Honneur à ceux qui résistent. On aimerait que d’autres élèvent un peu plus la voix.Le mouvement ouvrier, les organisations syndicales, c’est leur responsabilité d’être là aujourd’hui, c’est la responsabilité de tous les dirigeants aujourd’hui de se dresser aux côtés du peuple palestinien victime de l’horreur.Et c’est aussi leur responsabilité aussi parce que derrière, ce sont toutes les bases démocratiques de notre pays qui sont en train d’être sapées. On ne lâche pas le peuple palestinien et on ne lâchera pas ce gouvernement face à ses responsabilités. » Jérôme Legavre, député LFI de Seine-Saint-Denis et militant du POI : « Je tenais à venir ici à deux pas de l’ambassade d’Israël et de l’Elysée parce qu’ici se trouvent les décideurs, les représentants de ceux qui en ce moment même à Gaza, depuis 19 mois commettent un carnage sans nom, commettent un génocide et sont lancés dans une opération de ce qu’il faut bien appeler l’extermination de tout un peuple. (…) Depuis le début, nous disons que nous n’acceptons pas. Depuis le début, nous exigeons le cessez-le-feu. Cela nous vaut une campagne de répression, une campagne d’insultes, de diffamations dégueulasses. Nous sommes accusés de tout. Nous sommes accusés d’être antisémites mais nous ne lâcherons pas parce que quand un génocide est en cours, on ne regarde pas ailleurs. Et les représentants du gouvernement auteur du carnage, de l’extermination du peuple palestinien, ses représentants sont à Paris à l’ambassade d’Israël. A deux pas de l’ambassade d’Israël se trouve le palais de l’Elysée. La présidence de la République a commencé par nous dire pendant les premiers mois du massacre : « soutien inconditionnel à Israël »Aujourd’hui, l’horreur du carnage commence à embarrasser leurs narines et ils commencent à être gênés par les images en continu du carnage et de cette boucherie.Et puis il y a la mobilisation qui non seulement ne se dément pas mais s’amplifie. Hier, des milliers de jeunes appelés quelques heures avant seulement se sont rassemblés place de la République pour dire « nous n’acceptons pas ». Et ces mobilisations ont lieu à l’échelle mondiale. Ils étaient un million à Londres il y a une semaine Il y a quelques jours ils étaient un million au Yémen. Et y compris en Israël. Des citoyens israéliens en ce moment même se soulèvent contre ce que commet le gouvernement israélien. Des citoyens israéliens campent à la frontière avec Gaza pour dire « pas en notre nom ». Ce massacre doit cesser.Alors il est plus que jamais temps d’amplifier la mobilisation, de redoubler d’efforts pour les contraindre à prendre des sanctions contre l’Etat israélien, pour les contraindre à suspendre tous les accords commerciaux, tous les accords économiques, tous les accords financiers militaires avec Israël pour les contraindre à décider un embargo total sur les livraisons d’armes. Car oui la France fait partie de ces pays qui continuent à livrer des équipements, des armes au gouvernement génocidaire de Netanyahou. Pour ces raisons, nous tenions particulièrement à venir ici tout près de là où ça se décide. Et nous reviendrons. » Thomas Portes, député LFI de Seine-Saint-Denis : « Ça fait dix-neuf mois que nous aurions dû être rassemblés ici devant l’ambassade israélienne. C’est ici que nous avons les relais de la politique israélienne de Benjamin Netanyahou. Jérôme l’a dit. L’ambassadeur israélien à Paris n’est pas un ambassadeur neutre. Il relaie la propagande génocidaire. Il a participé il y a quelques jours à une initiative organisée par le lobby Elnet à quelques pas d’ici où des gens se sont réunis pour se féliciter du génocide en cours à Gaza. C’est un ambassadeur qui a pris à partie les journalistes de Libération qui avaient affiché les visages des victimes de Gaza en une de leur journal. Ce que je demande, c’est que la fermeture de l’ambassade israélienne ici à Paris soit immédiate et que l’ambassadeur israélien soit expulsé (…)La démonstration de force hier à République invite à une chose : ni les menaces, ni les intimidations, ni les calomnies, ni les tentatives de judiciarisation des voies de la paix ne feront céder celles et ceux qui sont debout depuis 19 mois (…) » Gérard Bauvert, président d’honneur du CICR a apporté son soutien au peuple palestinien pour que « cesse ce génocide. Actuellement en France, des lycéens sont menacés pour avoir manifesté. Des enseignants sont suspendus. Et ça, ce n’est pas Netanyahou, c’est Macron et son système. Donc il y a un même combat à mener aujourd’hui ici contre la répression qui s’abat contre ceux qui protestent. C’est le même combat pour le droit du peuple palestinien à disposer de lui-même. Des deux côtés, la même chose, un même adversaire. Merci à tous ceux qui sont venus aujourd’hui, aux députés, aux syndicalistes, aux médecins, merci à l’humanité qui est debout. Nous reviendrons encore plus nombreux. » |
Répression Des jeunes en garde à vue pour avoir manifesté leur soutien à la PalestineAlors que Benyamin Netanyahou a annoncé, le 19 mai, que l’État d’Israël allait prendre le contrôle de la bande de Gaza, des milliers de jeunes se sont rassemblés, dimanche 25 mai, place de la République à Paris, pour dénoncer le massacre du peuple palestinien. Aux côtés de Jean-Luc Mélenchon et de députés insoumis, la place était noire de monde.Des centaines de personnes ont ensuite participé à une manifestation spontanée dans les rues, criant leur colère, exigeant que le massacre cesse. Car il est insoutenable de voir en direct, sur nos téléphones, les images du génocide du peuple palestinien. La jeunesse refuse de se taire et ne se taira jamais face à cette barbarie.Face à cette mobilisation, le gouvernement français a une fois de plus choisi la répression : envoi de la BRAV-M, usage de gaz lacrymogènes contre des jeunes qui manifestaient pacifiquement. Quatre d’entre eux, dont trois mineurs, ont été arrêtés et sont toujours – à l’heure où nous écrivons ces lignes – en garde à vue.Arrêter, empêcher, réprimer les voix qui s’élèvent contre le génocide en Palestine : voilà à quoi s’emploie aujourd’hui le gouvernement français.Nous refusons que des jeunes – ou qui que ce soit d’autre – soient arrêtés, poursuivis ou intimidés en raison de leur mobilisation en soutien au peuple palestinien. Comme eux, nous exigeons le respect du droit à manifester, le respect des libertés démocratiques, la libération immédiate et sans poursuite des jeunes placés en garde à vue, la levée du blocus à Gaza, l’arrêt du massacre, et un cessez-le-feu immédiat. Georges Togov |
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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2025/05/31/nous-voulions-venir-la-ou-ca-se-decide-jerome-legavre/
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/nous-voulions-venir-la-ou-ca-se-decide-jerome-legavre-io-fr-31-05-25/