
Une soixantaine de personnes se sont réunies vendredi 6 décembre 2024, à Châteaulin (Finistère), à l’appel du syndicat agricole de la Confédération paysanne. En plus de dire le mal-être des petits producteurs locaux, ils demandent une reconnaissance de l’élevage de plein air.
Par Carole TYMEN.
Une soixantaine de personnes se sont réunies vendredi 6 décembre 2024, à Châteaulin (Finistère), à l’appel du syndicat agricole de la Confédération paysanne. Celles et ceux qui défendent à l’année une agriculture raisonnée, qu’ils pratiquent sur des (petites) parcelles taillées pour l’exploitation de celles-ci par une seule personne, se sont rassemblés pour la reconnaissance de l’élevage de plein air.
Souffrance des animaux, mal-être des paysans
Avec l’humour et la convivialité qui caractérise le syndicat, les manifestants ont investi le rond-point du Pouillot, entre midi et 14 h. Pas de blocage de la circulation ni de pneus brûlés. Juste la bonne odeur des crêpes-saucisses (en direct de la ferme) et des installations humoristiques, pour dire la simplicité de leurs productions ainsi que la souffrance des animaux et de leurs paysans.
Le syndicat regrette « le ciblage de l’élevage plein air comme responsable des crises sanitaires » et que ce modèle soit « sacrifié au bénéfice de l’élevage industriel ».
Agro-industriel ou anarchiste
Il pointe les mesures sanitaires, prises depuis des mois, pour limiter les épizooties et les diverses menaces qui pèsent sur leurs troupeaux et cheptels, qui vivent (normalement) dehors. La principale étant la claustration de leurs animaux doublée de la menace des contrôles renforcés par les services de l’État.
Des décisions déconnectées de la réalité du monde paysan, selon le syndicat. « Ce sont des normes punitives pour notre modèle », tempête Gilles. Éleveur de poulets dans le pays de Douarnenez, il vend sa production sur le marché hebdomadaire de sa petite commune rurale mais se dit à bout. « Avec un Smic à peine, on ne gagne pas nos vies mais on a des valeurs. Sauf qu’avec ces mesures, on n’a pas d’autre option que d’être soit des agro-industriels, soit des anarchistes. »
La Confédération paysanne demande que les élevages de plein air « soient mieux protégés des risques sanitaires et de la prédation » notamment via « un financement de la protection, pour les éleveurs bovins volontaires ».
« On n’est pas des machines à produire »
Concernant le traité de libre-échange Mercosur, signé au même moment par l’Europe avec l’Amérique latine, le syndicat dénonce le procédé dans sa globalité. « Faire venir du soja d’un côté pour exporter des animaux de l’autre n’a pas de sens. L’une des solutions à tout cela, c’est le plein air et la production de tout sur place », assure le porte-parole départemental du syndicat, Julien Tallec.
Quant à la vacance du poste de ministre de l’Agriculture, il appelle de ses vœux à ce que l’État continue d’encourager les Mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) prévues par la nouvelle Politique agricole commune (Pac). Et espère un futur nouveau ministre « qui comprendra qu’on n’est pas des machines à produire ».
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