Mardi midi, une tête de cochon et des tags racistes ont été découverts dans une entrée de sous-sol d’un immeuble des Capucins, à Brest.
Par Isabelle JAFFRE.
Il était presque 13 h, ce mardi 18 février 2025, quand cet habitant d’un immeuble des Capucins, à Brest, a fait l’horrible découverte. Dans la cage d’escalier qui mène au sous-sol de son immeuble, des tags racistes et des photos de Jean-Marie Le Pen hilare souillent l’intérieur de la porte. Plus grave, une tête de cochon a été placée en évidence sur le muret de l’escalier. « Les policiers sont arrivés quelques minutes après, donc d’autres habitants ont dû les appeler avant moi. J’étais parti de chez moi vers 11 h et je n’avais rien vu. Donc ça a dû se faire en fin de matinée », explique-t-il, choqué et un peu désemparé.
Un ancien « point de deal », selon les habitants
Des insultes racistes qui ont fait réagir le député Pierre-Yves Cadalen (LFI), le lendemain, apportant son soutien aux « personnes visées, ainsi qu’à celles dont le lieu commun a été souillé par ces mots et ces images odieuses ». Le député, « devant la gravité des faits », annonce avoir déposé une plainte ce jeudi après-midi au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale. « Ces actes constituent un appel à la haine, conforme à l’ambiance installée dans le pays par la banalisation de l’extrême droite », ajoute-t-il.
Du côté de certains habitants de l’immeuble, l’histoire est plus complexe que cela. « Pour nous, ça a commencé en décembre dernier, quand un point de deal s’est installé dans cet endroit qui est à l’arrière de l’immeuble. Des chaises, de la nourriture, des tarifs tagués sur la porte. Il y avait peu de doute sur ce qui se passait là », note une habitante qui assure qu’ils ont été délogés par un voisin.
« On a peur »
« C’est lié, c’est sûr, mais comment ? Les tags sont racistes et odieux. Il n’y a pas de doute là-dessus. Mais est-ce que cela a été fait par des racistes ou est-ce fait pour envenimer les choses ? Les habitants ont peur que ça dégénère », se désole la fille d’une habitante, qui regrette que le quartier, vendu comme calme, ne devienne la proie des trafics. Une voisine abonde : « On a peur, oui. Mais tout cela commence car rien n’a été fait sur le point de deal par le syndic et Brest métropole habitat quand on les a alertés en décembre ».
L’immeuble Cap Finistère fait en effet partie d’un programme qui mêle des propriétaires privés et le bailleur social. « Mais nous avons fait ce qu’il fallait, insiste Georges Bellour, directeur général de BMH. Nos locataires sont minoritaires dans le bâtiment, donc nous n’avons aucun pouvoir. Cependant, dès le 8 janvier 2025, nous avions alerté le syndic. Des actions ont eu lieu pour réparer les serrures cassées et le trafic n’a plus lieu aujourd’hui. Dans tous les cas, BMH condamne fermement des faits racistes. Une telle stigmatisation des personnes et religions n’a pas lieu d’être dans une démocratie ».
Ces habitantes, elles, souhaitent voir la sécurité de l’immeuble encore renforcée par des badges ou des caméras. « Pour moi, cela demande une enquête approfondie », insiste une des habitantes.
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