« On était gamin, on ne se souciait pas du danger » : Claude Jézéquel se souvient de la libération de Brest (LT.fr-26/09/24)

Claude Jézéquel a raconté ses souvenirs de cette période qu’il a connue alors qu’il avait tout juste 13 ans.

Le Guilérien Claude Jézéquel avait 13 ans au moment de la libération de Brest. Désormais âgé de 95 ans, il garde encore en tête cette période marquante de l’histoire du pays de Brest et livre ses souvenirs.

Claude Jézéquel, né le 14 avril 1931 au Conquet arrive à Guilers avec sa famille en 1939 quand son père est embauché à DCN. Il raconte comment il a vécu la guerre dans l’insouciance de ses jeunes années. « C’était une période certes difficile mais nous ne nous rendions pas compte de la situation. J’ai encore beaucoup d’images en tête, dont celle des Allemands occupant le fort de Penfeld. Nous allions nous abriter dans le tunnel du fort lors des bombardements. On était en sécurité avec les marins. Puis ils sont partis rejoindre l’Angleterre », se souvient Claude Jézéquel, aujourd’hui âgé de 95 ans.

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« Ça tirait de partout »

« On voyait les Allemands tous les jours. Nous, on gardait nos vaches. Il fallait déclarer toutes nos bêtes. S’il en manquait une, il fallait justifier, explique-t-il avant de poursuivre. Je revois les jeunes recrues allemandes s’entraînant au maniement des armes avec des pelles en guise de fusils. Ils avaient construit des baraquements dans les douves et fabriquaient aussi des fumigènes pour brouiller l’ennemi ». Cet ennemi justement, les Américains, a impressionné Claude Jézéquel. « J’ai été marqué par leur arrivée à Milizac. Ça tirait de partout. À Pont-Cabioch, il y a eu de gros affrontements. On allait se réfugier dans le fort. Un SS gardait l’entrée, planqué dans un hangar à Kéroual. Un matin, il avait été retrouvé mort. Son corps était resté quelques jours avant que la mairie ne vienne le récupérer. Il n’avait plus de chaussures ».

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Des proches décédés

Avec le recul, Claude Jézéquel indique n’avoir jamais eu peur. « On était gamin, on faisait des bêtises de gosses, sans se soucier du danger. On tirait au fusil dans les douves avec les munitions laissées par les Allemands. Mon cousin avait mis le feu à de la poudre. Ça avait fait un gros feu d’artifice, il s’était brûlé tout le visage. Il avait été se faire soigner à l’hôpital de Brest. Il n’a jamais gardé de séquelles ». Ce qui n’a, malheureusement, pas été le cas pour tous ses proches. « J’ai des cousins du Conquet qui sont décédés… ».

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Source: https://www.letelegramme.fr/finistere/guilers-29820/on-etait-gamin-on-ne-se-souciait-pas-du-danger-claude-jezequel-se-souvient-de-la-liberation-de-brest-6670282.php

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