
Ils se sentent sous-payés face à des missions qui augmentent, la police municipale de Lorient participait, jeudi 3 avril, à la grève de la fonction publique. Ils reprochent au maire de ne pas appliquer un régime indemnitaire plus avantageux.
Des agents de la Ville de Lorient ont répondu, jeudi, à l’appel national de grève dans la fonction publique. Un des griefs concerne la retenue de 10 % du salaire lors d’un arrêt maladie d’un agent. « Une gastro, ça nous coûte 180 € sur un salaire médian », déplore Régine Lejeune. Parmi les services mobilisés devant la mairie, à 11 h, des agents de la piscine, des médiathèques, les Atsem mais aussi, et c’est plus rare, des policiers municipaux en nombre. Quatorze sur les 20 que compte la Ville, sont vent debout contre Fabrice Loher qui n’appliquerait pas le nouveau régime indemnitaire spécifique à la police municipale. « Un régime qui doit permettre d’attirer des candidats à la police municipale en augmentant les salaires, mais il n’est pas obligatoire. Il prévoit 4 000 € à l’année. On perçoit la moitié en primes et l’autre moitié, le maire refuse de la donner, il nous versera 1 € », annonce le délégué départemental du Syndicat de défense des policiers municipaux (SPDM).
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Un travail de nuit valorisé à 21 €
Les policiers dénoncent « un blocage des salaires de certains agents jusqu’en 2033, même en changeant d’échelon. Avec ce système, il faudrait franchir plusieurs échelons pour voir une différence sur le salaire ». Fabrice Loher aime à le rappeler, il a doublé les effectifs de la police municipale. « Il a fait beaucoup mais il la délaisse, il nous demande beaucoup de choses qu’on ne peut pas mettre en place. L’effectif est là mais, financièrement, on ne s’y retrouve pas ». Les policiers municipaux mettent en avant leurs missions qui ont augmenté au fil des années, accompagnant de plus en plus les policiers nationaux en intervention. « Le travail de nuit est payé 21 € de plus. On intervient sur du tapage nocturne, des conflits conjugaux. « On fait le travail de la Police nationale en étant sous-payés », expose le délégué SDPM.
Des revendications « mal placées », selon Fabrice Loher
Fabrice Loher considère ces revendications comme « mal choisies, mal placées ». Il rappelle que cette proposition a été acceptée par les agents, « certains étaient perdants, alors on a fait une nouvelle proposition qui a été refusée car certains en ont profité pour demander plus ». Le maire cite des exemples locaux : « Un policier municipal à l’échelon 7 a un régime indemnitaire de 700 € ; un autre à échelon 10, de 850 €, ce sont des agents de catégorie C ; quand un cadre de catégorie A a 700 € de régime indemnitaire. Les policiers municipaux ont 3 000 € d’heures supplémentaires par an. Personne ne va jusqu’au plafond des régimes indemnitaires ; 50 %, c’est déjà un bon résultat », présente l’élu qui estime que, certes les policiers municipaux ont des « missions supplémentaires mais des moyens ont aussi été mis ».
La municipalité ne peut pas aller plus loin au regard de la situation économique et de la situation d’autres agents ».
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