Le réseau Interbio Bretagne fédère les acteurs, producteurs de la bio depuis trente ans. Il alerte sur la coupe sombre dans les budgets de soutien à la filière envisagée par le ministère de l’Agriculture.
Par Delphine LANDAY.
Le réseau Interbio Bretagne fédère de nombreux acteurs de la filière biologique en Bretagne depuis trente ans. Son assemblée générale se tient ce mardi 20 mai 2025 à la Cité de la Voile à Lorient (Morbihan). Un anniversaire assombri par les déclarations de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, lundi. Elle envisage la suppression des budgets de communication et une partie des budgets d’investissements à l’Agence bio.
Quel rôle pour Interbio Bretagne ?
Interbio Bretagne est une association interprofessionnelle qui fête ses trente ans. Elle fédère des organisations de producteurs biologiques, de transformateurs, de distributeurs… « La région Bretagne voulait un interlocuteur de référence, détaille Julie Gosselin, directrice d’Interbio. On réunit 120 adhérents, derrière eux il y a plusieurs centaines d’acteurs de la production à la distribution en passant par la transformation. »
Ils génèrent un chiffre d’affaires de 550 millions d’euros. La région Bretagne en est un acteur. Elle compte 40 lycées labellisés bios sur les 117 et ce chiffre va continuer d’augmenter.
Comment se porte la filière ?
Après avoir marqué le pas en 2021, le secteur reprend du poil de la bête. « Le nombre d’exploitation est resté le même, commente Julie Gosselin, mais la surface est en recul. On guette surtout les signes positifs. » Interbio Bretagne a mené une étude sur l’activité des magasins spécialisés en 2024.
« Elle révèle que les chiffres des ventes sont en progression et que cela va se confirmer en 2025. » La communication a joué l’effet de levier. « C’est essentiel de sensibiliser les consommateurs sur l’achat de produits biologiques et locaux, insiste le président David Dugueperoux, pour leur santé et plus globalement pour l’environnement, la qualité de l’eau, de l’air… »
Quelles raisons de s’inquiéter ?
Les deux responsables pointent le décalage entre la volonté politique régionale du soutien à la bio et l’orientation nationale. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a annoncé aux familles professionnelles de l’Agence bio, lundi soir, son intention de supprimer les budgets de communication 2025 ainsi qu’une partie des budgets d’investissements.
« Le fonds avenir bio existe depuis 16 ans et permet de structurer la filière bio, insistent Julie Gosselin et David Dugueperoux, ces annonces sont très inquiétantes. Les surfaces cultivées en bio sont notre trésor. »
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