On ne dissout pas ce qui, partout, repousse-Soutien et solidarité avec les Soulèvements de la Terre (UnitéCGT-21/06/23)

« Le gouvernement vient d’enclencher la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre. Mais on ne dissout pas un Soulèvement. Tout continue. Car vous êtes, nous sommes toutes et tous, les Soulèvements de la Terre », a annoncé le collectif qui se définit comme un « vaste mouvement hétérogène et composite », une « grande alliance » au fonctionnement « horizontal ».

Plus de deux mois après avoir annoncé sa volonté de dissoudre les Soulèvements de la Terre, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a ainsi présenté le décret de dissolution, mercredi 21 juin, lors du conseil des ministres. L’Etat, agresseur volontaire des manifestants grièvement blessés à Sainte Soline pour casser les dynamismes des luttes, et le gouvernement – que l’on sait sous pression d’Emmanuel Macron lui-même, s’acharne sur un mouvement légitime. Rappelons qu’après les violences d’Etat à Sainte Soline en mars, le pouvoir a organisé une série d’interpellations « coups de filets » contre des militants, tous et toutes relâchés in fine.

Le droit rend possible depuis la loi « Séparatisme », d’imputer aux associations les agissements violents commis par leurs membres, en cette qualité, ou les agissements directement liés aux activités de l’association « dès lors que leurs dirigeants, bien qu’informés, se sont abstenus de prendre les mesures nécessaires pour les faire cesser, compte tenu des moyens dont ils disposaient ».

Cette modification, pudiquement qualifiée « d’illibérale », de la loi a été accompagnée d’une très nette accélération des dissolutions, syndrome et symbole s’il en est du durcissement de la situation politique en France. Pire, chacun peut comprendre que, pas à pas, sous des gouvernements de gauche, de droite, avec une notable accélération sous la Macronie ultralibérale, autoritaire et en guerre contre le monde associatif, (dense et divers dans notre pays) la société est mise en couple réglée et les outils prêts à servir à une extrême droite en attente du pouvoir.

Plusieurs remarques :

1/ Avec cette nouvelle attaque contre les libertés, Macron confirme la déconnexion de son pouvoir avec la société française.

3/ Le lobby agro-industriel, et son puissant relai de la FNESEA, relativement discret mais très puissant dans notre pays, veut « siffler » la fin de la partie. Bien entendu, ces patrons voyous se trompent.

3/ La décision du gouvernement traduit et la peur du pouvoir face à la conjonction harmonieuse de différents types et modalités de luttes, y compris « offensives », à l’exemple des actions dites de « désarmement », et son sentiment de toute puissance après le mouvement contre la réforme des retraites. Chacun peut déceler ici les enjeux multiples qui découle de cette tentative de dissolution. Tentative écrivons-nous puisqu’il reste encore quelques recours légaux et surtout la possibilité pour le peuple de faire entendre sa colère et faire reculer le pouvoir politique.

Après les premières menaces de dissolution suite à la répression ultra-violente des manifestants à Sainte Soline, plus de 110 000 personnes ont signé une pétition pour rendre publique leur appartenance aux Soulèvements de la Terre, en arguant que le mouvement « ne peut pas être dissous, car il est multiple et vivant ». « En cas de dissolution, est-ce que l’Etat va poursuivre des milliers de personnes qui continueront à se réclamer des Soulèvements de la Terre ? Est-ce qu’ils vont s’attaquer à chaque association qui se revendique du mouvement ? Cela ne nous paraît pas crédible », avaient déjà expliqué les avocats des Soulèvements de la Terre.

La loi punit de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait de participer au maintien ou à la reconstitution d’une association ou d’un groupement dissous. En concret, on ne peut utiliser le logo, les slogans ou des comptes sur les réseaux sociaux d’un groupe dissous. Bien entendu, le non-respect de ces consignes par des centaines de milliers, ou des millions, de citoyens complexifierait, pour euphémiser, cette censure d’Etat et véritable répression politique accompagnée de tout le jargon antiterroriste…

La dissolution des Soulèvements de la Terre pourrait également avoir des conséquences sur le renforcement de la surveillance des militants, syndicalistes comme écologistes qui gravitent autour du mouvement.

Depuis la loi sur le renseignement de 2015, les services de renseignement peuvent, en effet, recourir à des techniques spéciales pour prévenir des actions tendant au maintien ou à la reconstitution de groupements dissous.

Un bras de fer est donc engagé, puisque les Soulèvements de la Terre ont d’ores et déjà appelé à se rassembler dès le mercredi 21 juin et communiqué :

« Face à la persistance de cette menace [de dissoulution], nous vous proposons un grand jeu. Un jeu on ne peut plus sérieux, un jeu qui constitue un réseau de résistance. Nous allons ensemble, dans les jours et semaines qui viennent, continuer à faire apparaître les Soulèvements de la Terre de 1 000 manières dans l’espace public : devant les bistrots et centres sociaux, à la pause café, par des réunions ouvertes, des antennes internationales, des inscriptions sur les murs, des fanions et des fêtes, des désarmements et des pieds de nez. Malgré la dissolution, les Soulèvements ressurgiront au débotté sur des chantiers ou au cœur d’un site industriel, déborderont de rues bondées de clameurs contre l’ordre marchand, s’enracineront dans des jardins pirates, des maisons du peuple ou des fermes communes. À vous, à nous de trouver.

Ce qui repousse partout ne peut être dissous »

Unité CGT- 21/06/2023

Source: https://www.facebook.com/UniteCGT/posts/pfbid0rtNKU51oSThMVxetqzCDuhmUQVXhKimGE6vZ4WBzh3a2C8swUDzQ9nKogtVXajYal

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/on-ne-dissout-pas-ce-qui-partout-repousse-soutien-et-solidarite-avec-les-soulevements-de-la-terre-unitecgt-21-06-23/

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