« On n’est pas des poulpes » : à Carhaix, les agents de l’hôpital pointent la surcharge de travail. ( LT.fr – 19/01/23 )

La secrétaire de la section CGT de l’hôpital de Carhaix, Caroline Tromeur, a rappelé, ce jeudi, les motifs ayant décidé les agents à débrayer. « Les services sont saturés et les soignants sont épuisés
La secrétaire de la section CGT de l’hôpital de Carhaix, Caroline Tromeur, a rappelé, ce jeudi, les motifs ayant décidé les agents à débrayer. « Les services sont saturés et les soignants sont épuisés », a-t-elle martelé en présence du personnel gréviste. (Le Télégramme/Jean-Noël Potin)

À l’appel de la section CGT de l’hôpital, plusieurs dizaines d’agents ont débrayé, ce jeudi après-midi, pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et réclamer des moyens supplémentaires.

La grogne n’est pas nouvelle. Depuis des mois, les agents hospitaliers font entendre leur exaspération face à la surcharge de travail. « La dégradation a été régulière sur les 20 dernières années », témoigne Éric, infirmier aux urgences depuis 25 ans. C’est pour manifester leur ras-le-bol que les agents ont débrayé, ce jeudi après-midi, durant une heure, devant le hall d’accueil de l’hôpital.

Des urgences saturées

Dans sa prise de parole, Caroline Tromeur, secrétaire du syndicat CGT de l’hôpital, a rappelé les motifs de cette colère. En premier lieu, les agents souhaitaient dénoncer la situation aux urgences. « En moyenne, dix à quinze patients restent hospitalisés sur des brancards la nuit, certains restent parfois 48 à 72 heures en attendant qu’un lit d’hospitalisation se libère. C’est pourquoi nous réclamons la réouverture du secteur 4 de médecine gériatrique, qui a été fermé il y a 15 mois », a-t-elle souligné, ajoutant que la salle d’attente des urgences se voit souvent transformée en salle de soins. Une situation quasi quotidienne, selon Éric, ces deux derniers mois. « Nous avons même été obligés de ressortir des brancards cassés pour accueillir les patients ». Tout en déplorant des « locaux qui ne sont plus du tout adaptés », il ajoute que de telles conditions ne sont évidemment pas propices à l’intimité des patients. « Les sondes urinaires sont posées en salle d’attente, les bassins ou urinaux dans les couloirs », insiste Caroline Tromeur.

Un manque de personnel

L’autre grief du personnel porte sur le manque de personnel pour accomplir ses missions dans de bonnes conditions. Pour Caroline Tromeur, « la surcharge de travail se répercute sur les autres services de l’hôpital, à la fois en cardiologie, en chirurgie, en soins de suite, ou en médecine.
Lors des vœux de la direction de l’hôpital, lundi, la directrice du CHU de Brest-Carhaix, Florence Favrel-Feuillade a admis qu’il manquait 20 infirmières. La responsable syndicale déplore « des horaires à rallonge, qui sont modifiés en permanence. Tous les services de médecine ont une charge de travail importante. Les équipes sont surmenées, épuisées ! ». « On n’est pas des poulpes ! », lance Éric, qui se dit frustré de ne pas pouvoir faire son boulot comme il le souhaiterait. « On arrive le matin en se demandant dans quel état on va trouver le service. On vit dans l’angoisse à l’idée que la moitié de l’équipe puisse être appelée pour une urgence du Smur. « Deux de mes collègues des urgences sont déjà en arrêt de travail depuis 15 jours », ajoute-t-il.

Auteur : Jean-Noël Potin

Source : « On n’est pas des poulpes » : à Carhaix, les agents de l’hôpital pointent la surcharge de travail – Carhaix – Le Télégramme (letelegramme.fr)

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