La réforme sur l’abaissement du seuil de franchise de la TVA pour les micro-entrepreneurs soulève l’inquiétude. À Landerneau (Finistère), une quarantaine d’entre eux envisage de fermer boutique car ils ne pourront contrebalancer les 20 % de TVA sur leurs prix.
Philippe est savonnier, Marie maroquinière, Steven souffleur de verre, Delphine créatrice de bijoux, Alan éducateur sportif, Frédéric négociateur immobilier, Anne Laure architecte… Tous sont micro-entrepreneurs dans la Ville de Landerneau (Finistère).
Le 3 mars 2025, ils ont rencontré Patrick Leclerc, maire, et Ludovic Appelghem, adjoint aux commerces pour faire entendre leurs revendications. Nous sommes une quarantaine de micro-entrepreneurs en hypercentre dans l’angoisse, car notre sort se joue avec cette réforme sur la TVA présentée le 1er décembre 2024 à l’initiative du précédent gouvernement, adoptée au Sénat, puis, par la Commission mixte paritaire
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« Nos tarifs augmenteraient »
En France, 350 000 microentreprises françaises seraient pénalisées sur les 2,5 millions de micro-entrepreneurs du territoire
. Cette réforme baisserait le seuil de franchise de TVA, de 85 000 € de chiffre d’affaires à 25 000 € pour les activités d’achat vente et de 37 500 € à 25 000 € pour les prestations de services, notre existence est engagée »,
note Marie Hervé, maroquinière installée depuis 8 ans.
Si la loi passe, nous reversons 20 % de TVA à l’État dès 25 000 € de chiffre d’affaires
. L’État récupérerait alors 400 millions d’euros
. Sauf qu’en collectant cette TVA, on nous contraint à augmenter nos prix de 20 % et par conséquent perdre une grande partie de nos clients. Si nos tarifs restent identiques, nous, on perd 20 % de nos revenus, déjà très modestes. C’est inimaginable
.
Cette loi, demandée par les fédérations du BTP, car elles jugeaient nos entreprises déloyales par rapport aux entreprises assujetties à la TVA
, est dénoncée par ces micro-entrepreneurs. Selon Delphine Billant, créatrice de bijoux, la très grande majorité de nos activités ne concerne pas le BTP mais le coaching sportif, la brocante, la céramique, le tatouage, la reliure de livres, l’univers du mariage, il y a aussi des avocats, des kinés, etc.
Nos productions réalisées dans les boutiques du centre-ville comme ici à Landerneau n’atteignent pas les 85 000 € de chiffre d’affaires, loin de là
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Des manifestations prévues
Ces métiers, tous les ont choisi par passion et pour être indépendants, pas pour le salaire. Nous sommes des commerçants qui font
vivre les centres-villes et dynamisons l’économie locale. À l’heure où les centres-villes se vident, ici à Landerneau, on a maintenu un équilibre entre les entreprises et les micro-entrepreneurs
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De plus, nos fournisseurs seraient aussi visés car ils perdraient nos achats
. Tous refusent de voir des savoir-faire disparaître. Le fort lien social et commercial créé avec la clientèle est précieux et unique par rapport aux grandes enseignes
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Si le nombre de micro-entrepreneurs s’effondre, L’État perdrait nos cotisations Urssaf, nos recettes fiscales
et on verrait une augmentation du chômage et du travail dissimulé »,
note Marie Hervé qui fermerait boutique comme nombre d’entre nous si jamais
. Inquiets, ils gardent espoir que la loi soit revue
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La fédération nationale des micro-entrepreneurs invite à des manifestations dans 15 grandes villes de France, ce mardi 25 mars.
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