« On sature » : le ras-le-bol des surveillants à la maison d’arrêt de Brest (OF.fr 20/09/2023)

Ce mercredi 20 septembre 2023, à Brest (Finistère), les surveillants ont pris leur service 15 minutes plus tard pour « manifester leur ras-le-bol » devant un manque d’effectifs « de plus en plus insupportable » alors qu’ils cumulent un nombre record d’heures supplémentaires.

Ce mercredi 20 septembre 2023, les agents pénitentiaires de la maison d’arrêt de Brest ont pris leur service à 7 h 15, 15 minutes plus tard que prévu | ARCHIVES OUEST FRANCE


« On sature, on n’en peut plus »
. Ce mercredi 20 septembre 2023, les surveillants de la maison d’arrêt de Brest ont pris leur service à 7 h 15, 15 minutes plus tard que prévu : « Pendant trois jours, on prend nos clés mais on retarde tous les mouvements d’un quart d’heure. »

Un mouvement de revendication pour redire leur ras-le-bol dans une prison qui abrite 405 détenus pour 254 places : « La situation ne s’arrange pas, au contraire », témoignent les agents pénitentiaires.

Leur effectif est, officiellement, de 122 surveillants. En réalité 95, en raison des personnels en arrêt ou des mutations. Et, à cause de départs en retraite jamais remplacés, 13 postes restent vacants. « Si on tient, si on réussit à faire tourner la prisonc’est grâce à la solidarité qui nous relie entre collègues. »

Trop d’heures sup’

Souvent rappelés pour faire les nuits, les surveillants font en moyenne une soixantaine d’heures supplémentaires par mois. « Même si ces “rappels” sont payés, ce n’est plus possible, ça devient très compliqué, continuent les surveillants. On n’a pas assez de repos, on n’a plus de vie de famille. » Certains cumulent jusqu’à 350 heures supplémentaires en neuf mois, « l’équivalent de deux agents à plein temps. »

« La coupe est pleine ! » résume également le bureau local du syndicat FO Justice. Qui, sans réaction de son administration, « envisage d’autres moyens d’actions » pour faire entendre ses revendications : « Il faut que la maison d’arrêt retrouve un fonctionnement normal. »

Décisions nationales

« Les décisions sur les effectifs ne se prennent pas en locale, mais sont relayées au niveau interrégional qui, ensuite, relaye au niveau national », rappelle la directrice, Stéphanie Bilger, qui a pris ses fonctions à la tête de la maison d’arrêt de Brest en avril 2023 : « Et je n’ai pas la main non plus sur les décisions d’affectations qui sont, elles aussi, prises au niveau national. »

Et, de toute façon, les jeunes agents qui sortent de l’Enap, l’École nationale d’administration pénitentiaire, ne demandent pas à être affectés à Brest, préférant les nouveaux gros établissements.

Un détenu coûte 80 € par jour

Le week-end dernier, une douzaine de nouveaux détenus sont arrivés : dans une maison d’arrêt déjà sous tension, certains sont incarcérés pour abandon de chien, non-paiement des pensions alimentaires ou de timbres-amendes d’un montant de 450 €.

« Les condamnations à des mois de prison ferme pour ces infractions sont-elles la solution ? se demandent les surveillants. Un détenu coûte 80 € par jour. »

Auteur : Frédérique Guiziou

Source : « On sature » : le ras-le-bol des surveillants à la maison d’arrêt de Brest (ouest-france.fr)

URL de cet article : « On sature » : le ras-le-bol des surveillants à la maison d’arrêt de Brest (OF.fr 20/09/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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