Par Hélène DEPLANQUE.
Depuis le début de la rentrée scolaire à Fougères (Ille-et-Vilaine), Élodie et Thomas Lebeurrier se battent afin d’obtenir un accompagnement en classe de 5e pour leur fils de 12 ans, atteint du trouble du syndrome autistique. Problème : les Accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) manquent à l’appel.
« Pablo risque de décrocher et de rater son année scolaire. » Élodie et Thomas Lebeurrier s’inquiètent pour leur fils aîné de 12 ans, atteint du trouble du syndrome autistique. Le garçon a fait sa rentrée en 5e début septembre, dans un collège public de Fougères (Ille-et-Vilaine).
Diagnostiqué il y a trois ans, Pablo bénéficie pour cette année d’un Accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH) à 100 % du temps scolaire, soit 26 heures par semaine. Problème : le personnel manque à l’appel.
« Nous avons appris le jour de la rentrée que l’AESH qui devait le suivre avait démissionné, se désole Élodie. Nous avons fait des pieds et des mains pour trouver quelqu’un dans l’urgence le jour même… qui a aussi démissionné le lendemain. »
Sur liste d’attente
Depuis bientôt un mois, Pablo est donc dans l’attente d’une nouvelle attribution. De quoi agacer ses parents : « Le collège nous répond que notre fils est prioritaire mais qu’il n’y a aucun recrutement de prévu pour le moment. »
La direction de l’établissement a cependant trouvé une solution temporaire, en faisant intervenir une AESH dévolue à un autre enfant en cas de nécessité. « Il ne va pas tenir toute l’année comme cela, il lui faut quelqu’un à temps plein », alerte le couple.
Bon élève, le collégien a besoin d’être suivi pour ne pas perdre ses repères. « Le passage du CM2 à la 6e a été très compliqué, se souvient Élodie. Il était complètement déboussolé par le fait de devoir changer de salle et de professeur à chaque heure. Les cinq premières minutes d’un cours sont décisives. »
Pablo va pourtant réussir son année et passer au niveau supérieur avec 16 de moyenne. Ceci, grâce à l’accompagnement de son AESH. De quoi rendre fier Thomas : « Elle et notre fils avaient trouvé une façon de travailler ensemble, ça fonctionnait super bien. C’est dommage qu’elle n’ait pas été réaffectée avec lui. »
« Notre vie personnelle est impactée »
Au quotidien, la famille Lebeurrier doit aussi s’adapter. Élodie, qui travaille comme assistante maternelle à domicile, est aujourd’hui à 80 %. Thomas, technicien de maintenance dans un abattoir, a quant à lui demandé à modifier ses horaires.
« Notre vie professionnelle mais aussi personnelle est impactée par cette situation, confesse la maman de Pablo. On doit pouvoir aller le chercher sur les temps périscolaires ou quand il y a un souci à l’école car c’est parfois compliqué pour lui aux intercours. Il faut sans cesse jongler et c’est très éprouvant. »
Les parents ne jettent pas la pierre sur les AESH. « Elles sont essentielles mais manquent cruellement de considération », reconnaissent-ils. Pour autant, la situation leur apparaît « injuste » : « Je passe mes journées au téléphone pour trouver une solution mais nous sommes désemparés. C’est un combat permanent pour que notre fils ait les mêmes chances que les autres », souffle Élodie, consciente qu’il ne s’agit pas là d’un cas isolé.
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