Macron vient de rallier ouvertement la position de « son ami le roi » du Maroc, Mohamed VI sur la question du Sahara occidental.
La riposte est venue d’Algérie, soutien historique de Front POLISARIO, qui vient de rappeler son ambassadeur avec effet immédiat.
La cause sahraouie est, faut-il le redire, celle du droit international puisque l’ONU considère le Sahara occidental comme zone à décoloniser et promeut un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui. Les résolutions de l’ONU le confirment.
Pourquoi Macron agit-il ainsi ? C’est assez simple puisque la réponse sur le pourquoi de sa politique (en général) est toujours la même : l’intérêt des très riches, des grandes entreprises capitalistes. L’Elysée a reçu Total, EDF, Safran, Saint Gobain…pour que le grand capital « accompagne » le Maroc dans son entreprise de colonisation du Sahara occidental. C’est-à-dire pour qu’elles aillent recevoir le bénéfice sonnant et trébuchant de la politique du pouvoir français.
D’ailleurs toutes les droites, y compris la néo-fasciste Marine Le Pen (RN), se sont félicitées unanimes de la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le territoire revendiqué par les indépendantistes sahraouis.
Et la gauche a vivement critiqué cette décision tant sur le fond que la forme, ainsi la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier a dénoncé avec pertinence « une trahison de la position historique de la France, basée sur le respect du droit international et du droit des peuples à l’autodétermination, il reconnaît au Maroc une souveraineté sur un territoire à décoloniser. une erreur historique prise par un homme seul, à la tête d’un État sans gouvernement ni majorité ». C’est un geste « précipité », « contre le droit international, sans débat, » c’est une erreur », a encore estimé le député de La France insoumise Hadrien Clouet.
En effet Macron c’est la conjugaison du « coup d’Etat permanent. » Quand on voit sa politique colonialiste et provocatrice en Kanaky-Nouvelle Calédonie, on ne s’étonne pas de son adhésion aux thèses marocaines.
Les États-Unis depuis 2020, l’Espagne depuis 2022 ont procédé de la même façon et se sont alignés pour des raisons économiques et stratégiques sur les positions de Mohamed VI qui étaient déjà celles de Hassan II et qui avaient provoqué la « guerre des sables » entre l’Algérie et le Maroc en 1963.
Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, avait déjà, en février dernier, préparé ce ralliement au plan marocain, « le seul sérieux et crédible » avait-il déclaré. La France a fait un choix sachant parfaitement quelle serait la réaction de l’Algérie. Reste à savoir jusqu’où ce conflit de décolonisation, auquel se mêle inextricablement celui entre deux pays l’Algérie et le Maroc, peut aller. Il existe un vrai risque d’incendie guerrier au Sahara occidental.
Antoine Manessis
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