Paris 2024 : comment la Palestine s’est imposée sur la carte olympique (H.fr-31/07/24)

Des membres de la délégation palestinienne saluent la foule depuis un bateau lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, le 26 juillet 2024.© Wang Dongzhen / POOL / AFP

Huit athlètes : petite délégation mais grand message. Le président du comité olympique palestinien, Jibril Rajoub, rappelle à quel point les droits de son peuple par le sport sont forcément politiques.

Par Axel NODINOT.

Ils ne sont pas huit, mais beaucoup plus. À l’avant du bateau qui sillonnait la Seine ce 26 juillet au soir, les athlètes palestiniens participant aux Jeux faisaient fièrement flotter leur drapeau dans le ciel parisien. Et récoltaient un tonnerre d’applaudissements et d’acclamations dans les fan-zones et les bars qui daignaient retransmettre l’événement.

« Nous avons beaucoup de soutiens de la part du peuple français et des autres nations, ce qui nous conforte dans le fait que les dirigeants ne vont pas dans le bon sens, affirme gravement Jibril Rajoub, président du comité olympique palestinien, de passage à Paris. C’était important d’envoyer des athlètes, pour l’Histoire. D’autres n’ont pas eu cette chance. »

Promis aux estrades parisiennes, l’haltérophile gazaoui Mohammed Hamada a ainsi perdu environ 20 kg depuis qu’Israël tue et affame les habitants de l’enclave palestinienne. Il n’a pu la quitter, comme la légende de la natation Ahmed Gebrel. L’entraîneur de l’équipe nationale, Bilal Abu Samaan, y a été tué par les bombardements en décembre dernier. Quant à Majed Abu Maraheel, le premier à avoir représenté la Palestine aux Jeux de 1996 à Atlanta, il est mort le 11 juin, des suites d’une maladie qui n’a pu être traitée à cause de l’occupation israélienne.

Tous les équipements sportifs à Gaza ont été détruits

« À Gaza, tous les équipements sportifs sont détruits, et la famine sévit, rappelle Jibril Rajoub. Même en Cisjordanie, les activités sportives ont été suspendues à cause des attaques des forces d’occupation et des colons. Après 18 heures, personne ne sort. » Ce qui explique que la plupart des huit Palestiniens présents à Paris vivent à l’étranger. « Certains athlètes israéliens, quant à eux, viennent des colonies illégales en Cisjordanie. Certains signent même des bombes », reprend le président du comité olympique, sous les portraits de Yasser Arafat et de Mahmoud Abbas.

En disant cela, il pense à Peter Paltchik, judoka et porte-drapeau de la délégation israélienne. Sur X, celui-ci s’affiche en fervent défenseur de l’armée, posant même avec Benyamin Netanyahou. Dans les premières semaines suivant le 7 octobre, il avait posté une photo d’obus signés de sa main avec la légende « De moi à vous, avec plaisir ». De quoi susciter l’indignation des Palestiniens, et l’incompréhension de celui qui est aussi secrétaire général du Fatah.

Source: https://www.humanite.fr/sports/jeux-olympiques-paris-2024/paris-2024-comment-la-palestine-sest-imposee-sur-la-carte-olympique

A visionner sur le même sujet: https://www.humanite.fr/sports/israel-palestine/paris-2024-la-pression-est-sur-les-palestiniens-en-palestine

°°°

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/paris-2024-comment-la-palestine-sest-imposee-sur-la-carte-olympique-h-fr-31-07-24/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *