
6 avril 2023.
Ils sont retraités, actifs et lycéens. Habitués ou novices, ils étaient dans le cortège de la onzième manifestation nationale contre la réforme des retraites, à Quimper (Finistère), ce jeudi 6 avril 2023.
Quimper (Finistère) a connu une journée pas ordinaire, ce jeudi 6 avril 2023. En cette onzième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, les 5 000 manifestants avaient le choix entre deux points de rassemblement, ont ensuite suivi des parcours en centre-ville anarchiques. Il y a eu de la musique, de la danse. Dans les cortèges, des citoyens « déterminés à ne rien lâcher ».
Malgré 400 € de salaire en moins, il continue
« Le gouvernement n’attend qu’une chose : qu’on baisse les bras » Philippe, lui est toujours mobilisé. Ce jeudi 6 avril 2023, onzième journée nationale contre la réforme des retraites, le garagiste manifestait… pour la onzième fois. Malgré la perte de salaire : « Près de 400 €, livre-t-il. Mais je m’en fous, il faut faire quelques sacrifices et se battre pour notre futur ! »
À l’inverse, Clémence et ses amies n’étaient pas encore descendues dans la rue avant ce jeudi. Une première certes, mais la lycéenne sait pourquoi elle est là : « D’abord, parce que ça touche nos parents, puis on se sent concerné car ce sera nous plus tard », explique-t-elle.
Lire aussi : REPORTAGE. À Quimper, une journée pas ordinaire contre la réforme des retraites
« Un déni de démocratie »
Au-delà de la réforme, c’est la manière de faire du gouvernement qui est très critiquée. Heureux d’avoir enfin pu se libérer pour manifester, Yohan partage cette impression de ne pas être écouté : « Ce qui me dérange particulièrement, c’est ce côté imposé, le fait qu’il n’y ait pas de communication du gouvernement. »
Même constat pour Thomas, 29 ans : « Le plus difficile à entendre, c’est ce refus de communication, il y a vraiment une crise démocratique, un déni de démocratie. L’absence du vote, le passage du 49.3… C’est l’obstination de faire comme si de rien n’était. »
« C’était un peu l’anarchie ! »
Un sentiment amer, réconforté par la solidarité. Développeur web à son compte, Vincent ne pense pas être tant impacté par la réforme. L’essentiel pour lui, c’est de faire nombre et se soutenir : « Je pourrais me joindre à une manifestation pour les étudiants juste pour montrer qu’on ne peut pas faire n’importe quoi. Je suis content de voir que les gens arrivent à se rassembler et c’est pour ça que j’ai participé aux gilets jaunes. Chacun ne peut pas rester dans son coin pour faire sa vie perso. »
Au rythme des percussions et au milieu de danses colorées, l’esprit solidaire a infusé dans un cortège pas toujours facile à suivre. « On a senti aujourd’hui, pour le onzième acte contre la réforme des retraites, que ça partait dans tous les sens. Mais quelque part, c’est une bonne chose. Les cortèges ont pu prendre des chemins différents et se retrouver sans suivre les directives de la préfecture. C’était un peu l’anarchie ! », s’amuse Alain.
« Mouvement pacifique »
Ludovic Le Breton, de l’union locale CGT, le reconnaît : « Bien évidemment, les deux rendez-vous après la décision préfectorale ont joué sur un nombre de manifestants légèrement en baisse. Je comprendrais qu’on bride volontairement des parcours si on a une population hostile ou violente. Mais à part quelques personnes à la marge, le mouvement est pacifique. »
Les positions de la préfecture ont aussi fait réagir les Insoumis de Quimper. Dans un communiqué publié après la marche, ils ont dénoncé une volonté de « faire souvent obstacle au droit constitutionnel de manifester
à coup de modifications récurrentes de trajets, ou plus récemment, un « cap franchi » avec l’interdiction du parcours du 23 mars.
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/paroles-entendues-dans-le-cortege-de-la-greve-du-6-avril-a-quimper6-04-23/