
Consultés ce dimanche 4 décembre, les habitants de Saint-Aignan (Morbihan) ont rejeté à 60 % le projet de passerelle himalayenne reliant leur commune à Guerlédan (Côtes-d’Armor). Un scrutin qui n’a aucun poids légal mais qui pourrait mener à l’abandon du projet.
« C’est bientôt fini », soufflaient certains habitants en glissant le bulletin dans l’urne. L’avant-dernier épisode de la controverse qui divise Saint-Aignan depuis un an, s’est joué ce dimanche 4 décembre. Et les électeurs ont été clairs : ils ne veulent pas de passerelle himalayenne entre leur commune et Guerlédan. Le « non » l’a emporté avec 60 % des suffrages exprimés, soit 72 voix d’avance. Sachant que les deux tiers des 512 électeurs de ce bourg rural se sont déplacés pour voter.
Un résultat qui « soulage » Max, du collectif « Non à l’himalayenne », bien qu’il regrette que le village sorte de ce suffrage « cassé en deux ». Les opposants espèrent désormais l’abandon définitif du projet. Car ce plébiscite anti-passerelle n’a aucun poids légal, mais simple valeur d’avis. Il faudra donc attendre le dernier épisode pour être fixé, le vote des élus au prochain conseil.
Un profond désaccord
Longue de 505 m, maintenue par des piliers de 22 m de haut sur chaque rive, la passerelle en question doit relier Saint-Aignan à Guerlédan. Et offrir une vue imprenable sur le lac, à 15 m au-dessus de l’eau. Un plus pour l’attractivité touristique et un moyen d’accéder au site pour les personnes à mobilité réduite, défendent Loudéac communauté et Pontivy communauté, porteurs du projet. Une passerelle trop onéreuse (son coût dépasserait les 4 M €) et « indécente dans le contexte économique et environnemental actuel », réfute « Non à l’himalayenne ».
Le futur de la passerelle suspendu au vote des élus
Désormais, l’avenir de la passerelle semble ne tenir qu’à un fil. Suspendu à un second vote, celui des élus de Saint-Aignan qui devront trancher lors d’un conseil extraordinaire, peut-être cette semaine. Il y a un an, le conseil municipal de Guerlédan s’était prononcé très largement en faveur du projet. Mais cette fois-ci, de l’autre côté du lac, les élus « pourraient suivre l’avis de la population », avance prudemment le maire, Éric Le Denmat. Et en vertu du pacte de gouvernance signé au sein de Pontivy communauté – un projet non validé par la commune concernée ne voit pas le jour -, la passerelle serait alors abandonnée.
Sachant que si ce chantier prend l’eau, un autre pourrait réémerger. Car à l’origine, les plans prévoyaient une seconde passerelle, entre Guerlédan et Caurel. Sollicités, Loudéac communauté et Pontivy communauté n’ont pas souhaité s’exprimer.
Fanny OHIER