Par Basile CAILLAUD
En neuf ans, Ancenis-Saint-Géréon, Vair-sur-Loire, La Roche-Blanche et Pouillé-les-Coteaux ont perdu près de 100 assistantes maternelles. Une chute que les premières concernées aimeraient bien stopper. Pour ce faire, elles souhaitent mettre en avant leur métier.
Les assistantes maternelles sont de moins en moins nombreuses. Le phénomène n’est pas nouveau. Et le pays d’Ancenis, bien qu’attractif pour de nombreux foyers, n’échappe pas à la règle. Pire : à l’échelle du Syndicat intercommunal à vocation unique (Sivu) de l’enfance qui regroupe les communes d’Ancenis-Saint-Géréon, Vair-sur-Loire, La Roche-Blanche et Pouillé-les-Côteaux, on estime que leur nombre « a fortement diminué » ces dernières années.
« En 2014, l’ensemble des quatre communes comptabilisaient 269 assistantes maternelles. En 2023, elles sont seulement 171 », relate André-Jean Viau, président du Sivu et également adjoint au maire d’Ancenis-Saint-Géréon en charge de l’enfance. À l’échelle ancenienne justement, là encore, la forte baisse du nombre de professionnelles de la petite enfance est bien visible : en 2014, elles étaient 143. En 2023, elles ne sont plus que 92. Et bientôt 89, puisque la maison d’assistantes maternelles (MAM) d’Ancenis-Saint-Géréon – où trois professionnelles gardent douze enfants – fermera ses portes cet été.
Des départs à la retraite, mais pas que
En face, la demande baisse aussi. En 2017, 303 parents demandaient aux services de l’enfance du Sivu la liste des ass’ mat’ du territoire. En 2022, seules 119 sollicitations ont été enregistrées. Une chute drastique même si toutes les familles ne prennent pas attache avec les structures liées à la petite enfance pour trouver un moyen de garde.
Comment expliquer tout cela ? « Il y a des départs à la retraite. Beaucoup », avance Sandra Oger, assistante maternelle à Ancenis-Saint-Géréon. Mais il y a aussi la rémunération, en moyenne de 3 € de l’heure pour un enfant gardé, le temps de travail avec quelquefois des journées à rallonge, la relation parfois délicate avec les parents-employeurs… « Et l’isolement que l’on peut parfois ressentir dans ce métier où, si l’on ne sort pas de chez soi, on peut vite se retrouver coupé du monde et livré à soi-même », ajoute Jérôme Serisier, directeur du Sivu.
« Mettre en avant » le métier
Pour lutter contre ce sentiment mais aussi « pour montrer ce que l’on peut apporter aux enfants », Sandra Oger et une dizaine de ses collègues assistantes maternelles – bien aidées par leurs bambins – ont décidé de revoir la décoration d’une des salles de la maison de l’enfance à Ancenis-Saint-Géréon et de proposer plusieurs animations sur le thème : « En immersion sous la mer ».
À partir du 16 juin et jusqu’au 7 juillet, les ass’ mat’ et les enfants qu’elles gardent pourront s’y retrouver. Le 29 juin, la salle sera ouverte aux parents « afin qu’ils puissent découvrir le projet de leur enfant et l’investissement de leur assistante maternelle », précise Jérôme Serisier. « La plupart des assistantes maternelles qui ont participé à ce projet travaillent seules chez elles, poursuit le directeur du syndicat intercommunal de l’enfance. Ce genre de projet leur permet de se retrouver, de se fédérer, d’échanger. C’est aussi un moyen de mettre en avant leur profession. »
Et pourquoi pas, d’attirer de nouvelles ou de nouveaux collègues. Pour le pays d’Ancenis, où trouver une solution de garde pour son enfant est souvent synonyme de galère, ce serait une bonne nouvelle.
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