
Quarante-cinq navires bretons vont être détruits dans le cadre du plan de sortie de flotte, soit la moitié des bateaux retenus à l’échelle nationale.
Le coup dur se confirme pour la pêche bretonne. Le plan de sortie de flotte, conséquence de l’accès restreint aux eaux britanniques après le Brexit, se dessine plus précisément avec l’annonce, ce vendredi, du nombre de bateaux qui vont partir à la casse. Comme nous l’annoncions dès le 26 janvier, 90 navires sont concernés à l’échelle nationale et 34 autres figurent sur une liste d’attente. 164 demandes avaient été déposées.
La Bretagne est la région de France la plus impactée puisque sur les 64 dossiers bretons déposés, 45 ont été retenus, ce qui représente 4 % de la flotte régionale et la moitié des navires détruits en France dans le cadre de ce plan d’accompagnement individuel (PAI). Huit bateaux sont sur liste d’attente. Les chalutiers bigoudens représentent à eux seuls 26 navires à la casse.
Déconstruction des navires en France
Pour Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la Mer, « le plan va permettre d’améliorer des situations économiques et financières. Tout a été mis en œuvre pour préserver l’économie locale et se donner les moyens pour développer la pêche en France ». « J’ai souhaité avoir une logique différente pour traiter les navires, les armateurs directement impactés par le Brexit, afin de répondre aux difficultés de la filière depuis des années et pas simplement par un plan de sortie de flotte. C’est pour cette raison qu’il n’y a pas de critères d’âges sur les navires. Ce sont des critères uniquement liés aux stocks et à la dépendance aux eaux britanniques », a-t-il précisé.
La phase de déconstruction des navires doit se faire sur des chantiers français comme Brest, Boulogne-sur-Mer ou Bordeaux
Dans un document transmis ce vendredi, le secrétariat d’État à la Mer précise que « 77 % des armements retenus ont accepté le PAI, 14 % sont encore en réflexion et 8 % se sont désistés ». Les armements retenus disposent désormais de trois mois pour déconstruire les bateaux, période à l’issue de laquelle ils pourront percevoir les aides. « La phase de déconstruction des navires doit se faire sur des chantiers français comme Brest, Boulogne-sur-Mer ou Bordeaux et non pas dans des pays étrangers. C’est un enjeu de bonne utilisation de l’argent public », a insisté Hervé Berville.
Une enveloppe de 65 M€
Les conditions d’accès à une indemnisation – par exemple la justification d’une dépendance d’au moins 20 % de la valeur totale des ventes de ses captures réalisées dans les eaux britanniques en 2019 ou 2020 – ont été fixées par le gouvernement en octobre. L’enveloppe globale est de 65 millions d’euros, financée par la Commission européenne. Le montant de l’aide est calculé pour chaque navire en fonction de sa puissance.
Devant le Sénat, début février, Hervé Berville a réaffirmé que la mise en œuvre de ce PAI avait été dictée par trois principes : « venir en aide aux pêcheurs », « maintenir une capacité de pêche » en France et « ne pas déstabiliser » l’ensemble de la filière, des pêcheurs aux industries portuaires dépendantes de cette activité.