
Une partie des surveillants de la maison d’arrêt de Brest (Finistère) a initié un mouvement de protestation ce lundi. Un fait rare. Les conditions de travail sont en cause.
Par Mickaël LOUEDEC.
Une partie des surveillants de la maison d’arrêt de Brest (Finistère) a initié un mouvement de protestation ce lundi 27 janvier 2025, par l’intermédiaire d’un arrêt de leur activité, pendant un quart d’heure. Le personnel terminant sa journée à 7 h, par exemple, n’a pas été relevé immédiatement. Un mouvement rare, le droit de grève n’étant pas autorisé pour les salariés de l’administration pénitentiaire.
485 détenus, pour 260 places
Les surveillants mettent en avant des conditions de travail détériorées, un manque de moyens, d’effectifs, et des agressions de plus en plus fréquentes. Ils en dénombrent trois, rien que pour le week-end écoulé. Deux d’entre elles ont été relayées par Ouest-France : samedi, un surveillant était frappé à l’aide d’une porte. Dimanche, c’est une surveillante qui était violemment poussée au sol par un détenu.
Actuellement, 485 détenus sont accueillis dans un établissement de 260 places. « C’est un signal d’alerte qu’on envoie à la direction », indique Reynald Cochennec, pour FO-Pénitentiaire. Ce dernier déplore : « On est obligé de passer par là pour avoir une discussion. »
C’est surtout le manque de sécurité, pour les agents, qui l’inquiète : « C’est de plus en plus difficile de travailler. On a des doléances en matière de sécurité, mais rien n’avance. »
Manque de personnel
Les surveillants demandent notamment la mise en place d’un système anti-projection au-dessus de la cour et un brouillage des drones. Ceci pour éviter, entre autres, l’arrivée d’armes entre les murs de la prison. En décembre, une fouille a permis de découvrir deux couteaux et une demi-lame de scie en cellule.
Reynald Cochennec pointe aussi le manque de personnel. « Une trentaine d’agents (sur une centaine) est concernée par un départ à la retraite dans les prochains mois. On va tout faire pour que ces postes soient remplacés, mais on se demande comment on va faire. »
« Les heures supplémentaires s’accumulent et les collègues sont souvent rappelés. Ils sont au bord de l’épuisement », ajoute-t-il, insistant sur des « conditions de travail impossibles ».
Il indique devoir être reçu prochainement en entretien par la direction.
°°°
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/personnel-a-bout-de-souffle-mouvement-de-colere-des-surveillants-dans-une-prison-bretonne-of-fr-27-01-25/