
Bernard Perais souhaite que son cancer de la vessie soit reconnu comme maladie professionnelle liée aux pesticides. L’agriculteur de Nivillac (Morbihan) était épaulé par une dizaine de membres du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, au tribunal de Vannes, ce lundi 19 mai 2025.
Par Julie SCHITTLY.
Seul, je ne serais pas allé jusque-là. Heureusement que le Collectif de soutien aux victimes des pesticides est présent. C’est intimidant, on se sent coupable.
Bernard Perais, 77 ans, est un peu perdu, ce lundi 19 mai 2025, devant le tribunal judiciaire de Vannes (Morbihan).
Cet ancien agriculteur de Nivillac attend l’audience au terme de laquelle son cancer de la vessie, avec récidive, sera peut-être reconnu comme maladie professionnelle liée aux pesticides.
Je suis tombé malade en 2017, j’ai fait une demande de reconnaissance en décembre 2022. Le Fonds d’indemnisation des victimes des pesticides l’a refusée, puisque ce cancer n’étant pas encore inscrit dans les tableaux de maladie professionnelle.
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Un «cocktail de substances nocives
Cette reconnaissance permettrait à Bernard Perais de bénéficier d’une prise en charge à 100 % des soins et de toucher une indemnité. Hélas, elle dépend aussi de l’expert et du comité régional qui s’occupe du dossier.
Dans sa plaidoirie, son avocate, Me Baron, évoque le cocktail de substances nocives
auquel son client a été exposé pendant toute sa vie professionnelle, de 1964 à 2006 : Le tracteur sans cabine, le désherbage avec un pulvérisateur dans le dos, les gaz d’échappement des machines agricoles et les produits vétérinaires
manipulés par Bernard Perais.
Après avoir été exposé aux pesticides, il a souffert de céphalées et de vomissements, signes d’une intoxication aiguë. Ce n’est qu’en 2005 qu’il a commencé à utiliser des protections individuelles. Il n’a jamais fumé…
Et la juriste, mandatée par le Collectif de soutien aux victimes des pesticides, d’espérer que la juge prendra l’une de ces décisions de justice qui ont souvent une longueur d’avance sur l’inscription de pathologies au tableau des malades professionnelles
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« Agriculteur ou docker, même combat ! »
À sa sortie de la salle d’audience, Bernard Perais est bien entouré. Notamment par Constant Trocadéro, le premier en France à avoir obtenu la reconnaissance de son cancer de la vessie comme maladie professionnelle. Agriculteur ou docker, même combat !
, s’exclame ce Lorientais, exposé en déchargeant du soja traité aux pesticides, alors qu’il était manutentionnaire sur le port.
Autant de drames individuels que veut défendre le Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, qui compte 600 adhérents entre Bretagne et Pays de la Loire. En dix ans d’existence, il a déjà accompagné 230 malades dans leurs démarches ; 80 nouveaux dossiers sont en cours d’instruction. Sur celui de Bernard Perais, le tribunal se prononcera le 8 septembre.
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