Pierre Smolarz, candidat du Nouveau Front populaire dans la circonscription de Brest rural, comme en 2022, n’est pas tendre avec le député sortant, Didier Le Gac, et le président Macron, qu’il estime responsable de la montée de l’extrême droite.
Par David CORMIER.
Pour commencer, pouvez-vous nous dire qui vous êtes ?
Pierre Smolarz : « J’ai 41 ans, j’habite Brest et je suis maître-nageur. Je suis à La France Insoumise depuis le début, en 2016. J’étais déjà candidat en 2022 dans la circonscription. Ma remplaçante est Valérie Heitz, 40 ans, de Brest, bibliothécaire, à LFI depuis 2019 ».
Quelle est la différence entre votre candidature pour la Nupes en 2022 et l’actuelle pour le Nouveau Front populaire ?
« Le contexte a changé. Il y a une montée de l’extrême droite partout en France, et pas seulement d’ailleurs… En 2022, nous nous étions déjà retrouvés deux fois avec un second tour de la présidentielle entre Macron et le Front national (sic). Mais cette fois, il y a un vrai danger. Il y a énormément de ressemblances avec les années 30. Avec une forte inflation et des revenus qui n’augmentent pas. Notre programme met en avant une hausse des salaires. Et puis il y a la guerre en Europe. Je le dis avec insistance : je ressens une fierté d’être le candidat du Nouveau Front populaire, quand on se rappelle tout ce qu’avait apporté le Front populaire, les lois sociales… ».
Avez-vous senti monter le Rassemblement national sur Brest rural ?
« Cela me choque que le député sortant appelle à défendre les services publics. C’est exceptionnel, alors que des bureaux de poste ont fermé dans la circonscription ces dernières années. Il n’a rien amélioré non plus dans les transports en commun. Les gens sont obligés de prendre leur voiture… Lui qui se dit député de terrain ! ».
Mais ces sujets sont plutôt du ressort des élus locaux ou du Département, de la Région…
« Mais c’est le rôle du député de fédérer les gens, de voir ce qu’il se passe : ce sont ses propres mots. Il doit faire la jonction entre sa circonscription et l’Assemblée nationale, défendre des choses. Il a laissé fermer des bureaux de poste, n’a pas eu un mot pour les personnels hospitaliers interpellés après une manifestation, même si, bien sûr, l’hôpital ne figure pas dans la circonscription. Rien non plus sur le parking payant à l’hôpital ».
Les gens, ici, ne sont pas racistes et fachos. Les électeurs de l’extrême droite sont des gens qui en ont marre
Et pour en revenir au Rassemblement national ?
« Macron, durant la campagne des européennes, a désigné son ennemi : le Front national. Alors les gens ont voté Front national ! Les gens, ici, ne sont pas racistes et fachos, ses électeurs sont des gens qui en ont marre. On doit toujours plus se serrer la ceinture. C’est un vote de contestation. Si les gens revotent pour le député sortant, le problème perdurera… ».
La partie brestoise de la circonscription peut-elle faire la différence en votre faveur ? Tentez-vous particulièrement de mobiliser dans ce secteur ? Aurez-vous plus de mal à convaincre des agriculteurs, des pêcheurs ?
« Il faut mobiliser partout. Je vais chaque jour dans une commune faire du porte-à-porte. Je suis un enfant du rural. Il est vrai qu’en 2022, dans la partie urbaine de la circonscription, la rive droite de Brest, j’ai obtenu 55 % des voix. Mais des questions comme la retraite à 60 ans, les services publics, cela parle à tout le monde… Concernant l’agriculture et la pêche, cela se joue beaucoup au niveau européen. Mais ce sont des activités que je connais et je connais leurs difficultés. Il faudrait une vraie loi : Egalim 1, puis 2, puis 3, on dirait la série des Rambo. Cela ne marche pas. Le problème vient de l’agrobusiness, des coopératives. L’argent existe ».
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