
Depuis le coup de pression porté par des élus sur la direction du Groupe hospitalier Bretagne Sud (GHBS) le mois dernier, le directeur, Jean-Christophe Phelep, tente de rétablir le dialogue social. Un changement de braquet que les syndicats accueillent avec circonspection.
Par Gaëlle LUCAS.
Des mois qu’ils la réclamaient et, enfin, une avancée. Lors d’une réunion, ce lundi 24 mars 2025, la direction du Groupe hospitalier Bretagne Sud (GHBS) a annoncé aux représentants syndicaux son intention d’étoffer le pool de remplacement de l’établissement de santé.
La direction prévoit l’embauche de vingt équivalents temps plein (ETP) pour atteindre un pool total de 97 ETP d’après des chiffres qu’elle a communiqués aux syndicats. Mieux, donc, que les 89 ETP théoriquement nécessaires pour pallier, au moins en partie, l’absentéisme au sein du groupe, qui représente 10 % des effectifs, 5,5 % en arrêts de travail courts, toujours d’après les chiffres rapportés par les syndicats et que la direction n’a pas confirmés.
« Autoremplacements »
Depuis deux ans, face au déficit d’effectifs dans le pool de remplacement, l’application Hublo, via laquelle les agents s’inscrivent pour remplacer leurs collègues absents, « marche à plein », note une représentante du syndicat Fédération Autonome (FA). Ces « autoremplacements » entraînent « l’épuisement des personnels ».
Dans ce contexte, l’annonce de la direction représente « un léger mieux », concède Ludovic Benabès, de la CGT.Même si « on doit encore travailler sur la proposition de la direction pour déterminer sur quels pôles le pool doit être renforcé », ajoute FA.
« Esprit constructif »
« Les négociations se poursuivent dans un esprit constructif et donneront lieu avant l’été à la formalisation d’un protocole social portant sur de nombreuses thématiques en lien avec la qualité de vie au travail », confirme la direction.
Ces négociations interviennent alors que plusieurs élus, en tête desquels le député Jean-Michel Jacques, avaient tiré, en février dernier, la sonnette d’alarme sur le management opaque et la communication « lacunaire » de Jean-Christophe Phelep, le directeur du GHBS.
Sous pression, Jean-Christophe Phelep s’est engagé à plus de dialogue social. Et s’y est tenu : réunion hebdomadaire informelle avec les syndicats, groupes de travail dans le cadre d’un « protocole social », les réunions s’enchaînent depuis un mois.
« Rétropédalage »
« Il y a eu un rétropédalage », admet la représentante de FA, qui constate des « coups de frein sur certains projets » polémiques, comme le projet de réorganisation du pôle médico-social, qui semble en stand-by.
Les syndicats ne cachent pas que le nouveau rythme leur semble un peu excessif : « On est noyés sous les réunions. Il y en a au moins deux ou trois par semaine », lâche la représentante de FA qui regrette de moins avoir le temps de se rendre « sur le terrain ».
À la CGT, on considère que ce dialogue pour le moins intense est « une tentative stratégique visant à nous détourner vers d’autres sujets ».
Et les syndicats de rappeler l’externalisation du bionettoyage du pôle Femme-Mère-Enfant, les sous-effectifs dans les équipes de stérilisation, ou encore la suppression d’horaires dans le secteur médico-social, notamment à l’Ehpad de Kerdurand, à Riantec (Morbihan).
Le fait est, néanmoins, que chacun semble vouloir faire preuve de bonne volonté. Après des mois de boycott des instances du GHBS, les syndicats, mise à part la CGT qui n’a pas encore décidé, ont l’intention d’assister au CSE de ce mardi 25 mars.
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