
Ancien diplomate du Malawi, Emmanuel Michael Mwanyongo sensibilise les étudiants africains aux questions climatiques. Il est venu à la COP28 pour y porter la voix du panafricanisme.
Par Valéry LARAMEE DE TANNENBERG
Dubaï (Émirats arabes unis), reportage
Plus jeune, Emmanuel Michael Mwanyongo n’imaginait pas travailler sur le climat. Âgé de 30 ans, ce dynamique Malawite se destinait au journalisme ou aux relations publiques. Il a tâté des deux, avant de s’engager résolument dans le combat pour le climat. À sa manière.
D’abord, du côté politique. Entre 2020 et 2022, il était conseiller du ministre des Affaires étrangères du Malawi en charge des questions d’aide au développement. Sans doute l’une des meilleures façons d’appréhender un sujet difficile qui tend à parasiter les relations entre pays du Nord et du Sud.
Diffuser la science du climat auprès des jeunes
En parallèle de son travail ministériel, Emmanuel Michael Mwanyongo a décroché un master de politique publique, suivi d’un diplôme de justice climatique à l’université Kenyatta à Nairobi (Kenya). Le jeune diplomate y a renforcé sa conviction « qu’une action climatique panafricaine sera plus efficace que des initiatives étatiques ».
C’est de retour au Malawi qu’il a commencé à diffuser la science du climat auprès des adolescents et des étudiants. « Il y a cinq ans, la plupart des jeunes pensaient que le changement climatique était un mythe », assure-t-il. La réalité du réchauffement les a ensuite rattrapés.
Porteur de la voix du panafricanisme
Au Malawi, comme dans toute l’Afrique centrale, les températures montent plus vite que dans d’autres régions du monde et les pluies n’y ont plus la même régularité qu’auparavant. « Il y a eu une forte demande d’informations de la part des élèves et de leurs professeurs », souligne-t-il. À la tête de l’ONG Young and Winning, Emmanuel Michael Mwanyongo délivre, avec cinq bénévoles, des masterclasses à l’université et dans des établissements privés. Salutaire, ce travail peine encore à porter ses fruits. « Nous manquons de tout, de documentation, de livres », regrette-t-il.
Pour autant, il ne vient pas à la COP28 pour quérir des financements. Membre de la délégation de son gouvernement, il vient porter à Dubaï la voix de l’Afrique. Longtemps absente des débats climatiques, elle se fait désormais entendre. Elle a contribué à la création du fonds dédié aux pertes et dommages des pays vulnérables, porté sur ses fonts baptismaux par la COP28 jeudi 30 novembre.
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