Vendredi 7 juillet 2023, dernier jour d’école de l’année scolaire, résonne douloureusement pour l’ensemble de la communauté éducative de l’école privée Sainte-Catherine-de-Sienne, à Saint-Lunaire, près de Dinard (Ille-et-Vilaine). Après 116 ans d’existence, elle ferme ses portes et ne les rouvrira pas à la prochaine rentrée scolaire. C’est tout un village qui se trouve bouleversé.
L’heure n’est plus à la polémique mais à la tristesse
, commente le vice-président de l’Organisme de gestion des écoles catholiques (Ogec), Xavier Guguen, dont les trois filles étaient, jusqu’à ce vendredi 7 juillet 2023, scolarisées à l’école Sainte-Catherine-de-Sienne, à Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine). Surtout quand on a l’impression d’avoir été floués et qu’on ne comprend pas cette décision.
Effectif insuffisant
L’argument utilisé pour la fermeture définitive de cette école, après 116 ans d’existence, est l’effectif insuffisant. Mais si la direction diocésaine avait pour projet d’attirer les élèves vers l’école Sainte-Anne, à Saint-Briac-sur-Mer, c’est raté, remarque Xavier Guguen. Seules trois familles ont fait ce choix. Le gros des troupes, à savoir 14 élèves, s’est inscrit à l’école François-Renaud qui ouvre une 10e classe à la rentrée. Six élèves iront à l’école Notre-Dame-de la-Mer, à Dinard.
Geneviève Lebigot, institutrice, est mutée à l’école de La Richardais, qui était son premier choix. Le directeur, Fabien de Vaublanc, retrouve une école de Saint-Malo. Bénédicte Verger, agente spécialisée des écoles maternelles (ASEM), est, à ce jour, encore en recherche d’un poste.
La dernière fête de l’école
Dimanche 2 juillet, la fête de l’école paraissait presque habituelle autour des jeux pour les enfants. Dans les classes, c’est aussi ce qu’on a voulu pour eux jusqu’au bout : que leur année soit la plus normale possible, explique Fabien de Vaublanc. On a ainsi refusé que du matériel soit enlevé à l’avance.
Mais l’émotion qui régnait dans la cour ce dimanche était palpable. Nombreux étaient les anciens enseignants, élèves et parents d’élèves à avoir voulu être présents.
C’est auprès des albums photos exposés par Geneviève Lebigot que les souvenirs s’exprimaient avec le plus de nostalgie. L’enseignante, présente depuis 28 ans dans l’école, fait bonne figure devant les élèves mais laisse poindre sa tristesse dans ses propos : C’est la relation qui me manquera le plus, dans une si petite école, la proximité est grande. Je connaissais mes futurs élèves alors qu’ils étaient encore dans le ventre de leur maman, je les voyais grandir jusqu’à ce qu’ils partent pour le collège. Cette école était pour eux un cocon.
C’est également la proximité que recherchaient les parents d’élèves Les multiniveaux et l’entraide qui en découlait étaient un vrai choix de notre part
, souligne Xavier Guguen.
Un centre-ville silencieux
Au-delà des hauts murs de la petite école située à côté de l’église, c’est toute l’ambiance du centre-ville qui va se trouver bouleversée. Cela va nous manquer de ne plus entendre les enfants qui jouent dans la cour, et ne plus voir passer les familles quatre fois par jour »,
commentait un commerçant du quartier à l’annonce de la fermeture.
URL de cet article : Pour la première fois depuis 116 ans, il n’y aura pas de rentrée scolaire dans cette école bretonne. (OF.fr – 07/07/23) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)