Pour Pierre-Yves Cadalen (LFI à Brest), « oui, il y a un problème structurel de racisme dans la police » (LT.fr 04/07/2023)

Une marche « antiraciste contre les violences policières » est organisée ce mercredi à Brest. Compté parmi les organisateurs, Pierre-Yves Cadalen, de la France Insoumise, justifie la manifestation.

Pour Pierre-Yves Cadalen, « il est important de construire des solutions pour une police républicaine ». (Photo d’archives/Le Télégramme)

Ce mercredi, à Brest, avec d’autres organisations de gauche (*), la France Insoumise que vous incarnez organise une marche « antiraciste contre les violences policières ». Tous les policiers sont racistes, selon vous ?

Pierre-Yves Cadalen, de la France Insoumise à Brest : Il faut revenir à la source du problème que traverse le pays aujourd’hui. Un jeune a été assassiné par un policier. Et la version des faits telle qu’elle a été présentée ne correspondait absolument pas à ce qu’ensuite, on a vu sur la vidéo. Seize personnes depuis un an et demi ont été tuées pour refus d’obtempérer. Sur ces seize victimes, la très grande majorité était des personnes racisées. En Allemagne, en dix ans, un seul mort dans les mêmes circonstances. Par ailleurs, ce n’est pas la France Insoumise qui dit qu’il y a un problème de racisme dans la police. C’est le haut-commissariat aux Droits de l’homme des Nations Unies qui, à la suite de la mort de Nahel, a dit que la France devait enfin régler le profond problème de racisme au sein de ses forces de l’ordre.

En France, seize personnes ont été tuées depuis un an et demi pour refus d’obtempérer. En Allemagne, une seule personne en dix ans.

L’un des vôtres (ndlr Adrien Quatennens) a été condamné pour violences conjugales. Dit-on pour autant que tous les militants Insoumis frappent leur partenaire ?

Mais bon sang, on ne dit pas que tous les policiers sont racistes ! On dit qu’il y a un problème structurel de racisme dans la police. Quand deux syndicats UNSA et Alliance parlent de « faire la guerre à des nuisibles », on ne met pas en cause tous les policiers, mais leurs représentants qui ne parlent pas la langue de la République. On peut aussi s’alarmer de voir qu’une milice à Lorient ait pu agir manifestement en coordination avec la brigade anticriminalité. Face à ces constats, il est important de construire des solutions pour une police républicaine.

Que proposez-vous ?

Une solution très simple à mettre en œuvre est d’abroger la loi de 2017 qui a élargi les cadres de l’usage de la force en cas de refus d’obtempérer. Depuis cette loi, il y a eu une augmentation du nombre de tués. Par ailleurs, le retour d’une police de proximité permettrait d’aborder les problèmes différemment, dans le respect des populations.

Jean-Luc Mélenchon refuse d’appeler au calme depuis le début des émeutes. C’est si dur de condamner ?

Cette thèse ahurissante selon laquelle le pays s’embraserait parce que Jean-Luc Mélenchon n’aurait pas dit les mots qu’il fallait dans l’esprit de certains, n’est pas à la hauteur de la situation. Le calme ne se décrète pas sur un plateau télé, il se construit politiquement. Le rôle des responsables politiques est de mettre des mesures claires sur la table, pour que l’apaisement arrive. À la France Insoumise, on propose que toutes les affaires liées aux violences policières soient dépaysées. On demande aussi une commission vérité et justice sur les cas de violences policières, de telle sorte à faire la transparence à partir du Parlement. On réclame des mesures de justice sociale pour les quartiers populaires. Par ailleurs, on demande un débat à l’Assemblée nationale pour que démocratiquement, les différents points de vue sur la situation puissent s’exprimer. La Première ministre refuse. En 2005, Jacques Chirac avait tenu un discours d’apaisement qui collait à sa fonction de président de la République. Là, on n’a rien.

Cette thèse ahurissante selon laquelle le pays s’embraserait parce que Jean-Luc Mélenchon n’aurait pas dit les mots qu’il fallait, n’est pas à la hauteur de la situation.

En s’adressant à la jeunesse des quartiers, Jean-Luc Mélenchon a aussi dit : « Ne touchez pas aux écoles, ni aux gymnases ». Piller un commerce, ou incendier des voitures, on a le droit ?

Je ne comprends pas l’insistance à créer une polémique autour de la France Insoumise au moment où une cagnotte circule pour récompenser le policier qui a tué Nahel, au moment où Marine Le Pen refuse la minute de silence pour Nahel, au moment où le préfet de police Laurent Nunez nie tout problème de racisme dans la police. Au contraire, nous avons un discours de vérité et des propositions qui permettent d’aller vers l’apaisement. Quelles sont les propositions des autres forces politiques ?

(*) Rassemblement ce mercredi soir à 18 h 30, place de la Liberté. Les autres organisations signataires sont CGT-Éduc29, FSU, UL CGT Brest, Union Pirate finistérienne, Solidaires, AFPS, LDH, Dispac‘ h, Douar ha Frankiz, LFI-Brest, RP-Brest, UCL-Finistère, War-Sav

Auteur : Jean-Luc Padellec

Source : Pour Pierre-Yves Cadalen (LFI à Brest), « oui, il y a un problème structurel de racisme dans la police » | Le Télégramme (letelegramme.fr)

URL de cet article : Pour Pierre-Yves Cadalen (LFI à Brest), « oui, il y a un problème structurel de racisme dans la police » (LT.fr 04/07/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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